Looten : une adaptabilité à toutes épreuves

L'incendie de l'entreprise en 2009 a resserré les équipes autour de la reconstruction, raconte son dirigeant Eric Mériau L'incendie de l'entreprise en 2009 a resserré les équipes autour de la reconstruction, raconte son dirigeant Eric Mériau

C'est sous Louis-Philippe, en 1840, que naît la petite ferronnerie Looten à Dunkerque. Installée à Bergues pendant la dernière guerre mondiale, ce qui était devenu une quincaillerie a été complètement rasée, comme l'agglomération et a du repartir à zéro. L'histoire de l'entreprise est encore marquée par la naissance du groupe Boulanger. A l'époque, Looten vendait des produits blancs, et a dû se repositionner. Une autre épreuve l'attend en 2009 avec un incendie qui détruit locaux, matériel et stock en quelques minutes. L'événement se révélera un grand moment de solidarité des équipes pour relever le défi de reprendre l'activité de fourniture industrielle. Eric Meriau, déjà associé à Charles-Henri Looten, franchit en 2014 un cap de plus en reprenant l'entreprise, associé à son directeur général Aurélien Humbert. Si le capital n'est plus familial, l'esprit demeure, un atout très fort pour traverser cette nouvelle crise. Avec une capacité d'adaptation toujours aussi vive : si l'activité principale de tuyauterie, soudage, peinture était à l'arrêt pendant la crise sanitaire, Looten a dopé son activité d'équipements de protection individuelle, importés via l'agent hongkongais de l'entreprise. De quoi assurer un chiffre d'affaires très peu margé, mais permettant de couvrir les coûts. L'entreprise a en outre les reins solides. « On ne consomme pas 100% de notre cash, on garde pour investir, pour notre BFR. Quand un coup dur arrive, on a une capacité plus importante à amortir, cela permet de se retourner et de donner confiance aux banques », se réjouit le dirigeant, bien décidé à poursuivre sa stratégie de croissance régulière. Looten s'est développé ces dernières années par l'acquisition d'entreprises en difficulté, remises d'aplomb. Aujourd'hui Looten pèse 25 M€ de chiffre d'affaires avec 100 salariés sur différents sites, dont Toul et Saint-Dizier. Eric Mériau ne s'interdit rien pour l'avenir de l'entreprise. « Le jour venu je vendrai, idéalement à des gens qui ont notre profil. Il faut être opportuniste et ne pas rester figé dans un modèle. »

A lire aussi 

 Ces entreprises qui ont survécu à tout

Gilles Bernard, président du club des entreprises centenaires : "Une entreprise centenaire se fait moins surprendre" 

Huchez : les horloges au mouvement quasi perpétuel 

Le secret de Rabot Dutilleul : gouvernance et valeurs  

Winckelmans : montée en gamme et international

Descamps, une centenaire en bois massif  ... et digitale 

1918 : L'appareil de production de Roubaix totalement à sac  

Jean Caby : morte à ... 99 ans

Meert : le choix du luxe

Daudruy, le rebond permanent 

Beck Industries : le projet d'entreprise avant la famille

Tags: