Maintenance biomédicale : S-Inter à plein régime

" C'est un calvaire de trouver des bac + 2, bac + 3 en électronique dans le Nord de la France » déplore Marc Weill (à droite) " C'est un calvaire de trouver des bac + 2, bac + 3 en électronique dans le Nord de la France » déplore Marc Weill (à droite)

Vendin-Le-Vieil. Le spécialiste en maintenance externalisée d'équipements médicaux s'apprête à une forte croissance, avec au moins 10 embauches prévues cette année.

 

Depuis 2012, la discrète entreprise de Vendin-le-Vieil, en périphérie de Lens, a cessé son activité de maintenance des équipements photo pour le compte de Canon. Un flux qui pesait alors 50% de son chiffre d'affaires. Depuis lors, l'entreprise n'a cessé de se focaliser sur le secteur médical au point de devenir aujourd'hui leader français en externalisation de prestations de services en équipements médicaux. En clair, la sous-traitance pour le compte d'une vingtaine de grands constructeurs, parmi lesquels Abbott, Roche ou Biomérieux. En 2015, S-Inter rachète une petite entreprise parisienne, GST, plus spécialisée dans l'imagerie, puis lance en 2017 une activité de maintenance de scanners pour Canon Medical. Etape importante en 2019, après deux ans de préparation et d'investissement, avec l'obtention de la certification Iso 13845, qui évalue les risques en continu. « C'est un énorme avantage concurrentiel pour nous car pour les gens de l'imagerie médicale et du diagnostic, c'est fondamental », explicite Marc Weill, pdg de la société (à droite sur la photo) qu'il a reprise en 2007 au côté de plusieurs associés dont Jean-Claude Charles (à gauche), et l'IRD (qui a revendu en 2017).

Ingénierie de terrain

L'an dernier, malgré la crise sanitaire, S-Inter a encore élargi son spectre en lançant une activité d'ingénieur d'application en biologie médicale : des équipes dédiées à la mise en place de machines, du paramétrage aux tests en passant par la formation des utilisateurs. « Nous étions une boîte d'atelier, nous sommes devenus une boîte d'ingénierie de terrain », résume Marc Weill.

Si le coronavirus a ralenti le plan de croissance, avec un chiffre d'affaires de 5,5 M€ en 2020, seulement stable, le dirigeant parie sur une croissance à deux chiffres les prochaines années. Sous l'effet du rattrapage bien sûr et de la pression économique pesant sur les constructeurs, mais pas seulement : l'entreprise va bénéficier à plein de l'entrée en vigueur d'un règlement européen sur la maintenance (le 745/746 pour les puristes). Ce dernier devrait limiter très fortement l'externalisation en « tierce maintenance » au profit des centres techniques internes des constructeurs et de la sous-traitance des constructeurs, dans laquelle s'inscrit S-Inter.
Le développement pourrait aussi passer par des acquisitions. Actuellement essentiellement française (à l'exception d'une activité en Belgique), S-Inter envisage la phase d'après.
« Aujourd'hui il y aurait une logique d'acquisition de sociétés équivalentes dans les pays européens, hormis la Suisse », relève Marc Weill, qui observe qu'il n'existe pas à ce jour de société paneuropéenne dans son domaine. « C'est l'étape d'après, probablement 2022, il faudra faire rentrer un investisseur ».
En attendant, la société est confrontée à un vrai goulot d'étranglement, les embauches. S-Inter a déjà recruté 7 personnes l'an dernier et vise une dizaine de recrutements cette année, pour un effectif d'actuellement 75 salariés.
« Mais c'est un calvaire de trouver des bac + 2, bac + 3 en électronique dans le Nord de la France », déplore le dirigeant, qui joue le capitalisme de proximité et le bien-être au travail pour tenter de faire la différence.