McCain-Béthune veut une frite en parfaite condition

 

Béthune. Le géant mondial des produits surgelés à base de pomme de terre va injecter 17 M€ dans un nouvel atelier de conditionnement ultramoderne de son site béthunois.

 

«Ce projet montre la confiance des investisseurs étrangers dans la France industrielle ». Agnès Pannier-Runacher, jeune ministre de l'industrie, est une habituée de notre région. Elle y est revenue le 24 août saluer un lourd programme d'investissement qu'engage le canadien McCain sur son usine de Béthune. Soit 17 M€ dans une transformation complète de son processus de conditionnement de frites surgelées : six lignes nouvelles seront installées dans un bâtiment neuf, d'ici à décembre 2022. Amélioration de l'ergonomie, sécurité, qualité, productivité, le projet doit apporter un sérieux coup de booster à l'activité frites, avec une capacité dopée de 15%. Les conditionnements iront de 500 grammes à 3 kilos, et seront plus adaptés aux attentes de la grande distribution, déclare le groupe. Le site vient en outre d'être certifié en production bio courant août et sera désormais le seul en Europe à opérer ce type de fabrications.

Autre projet annoncé, le conditionnement de flocons déshydratés, transféré d'une usine belge du groupe, aux coûts de fabrication supérieurs. Cet investissement complémentaire de 1,9 M€ permettra de fabriquer 4 500 tonnes de sachets de 500 grammes à 5 kilos. Avec un intérêt corollaire : une production made in France.

Car l'enjeu est important pour l'industriel, pour qui la France est le premier marché, avec 32% de ses ventes, et une part de marché enviable de 40%. Ce qui lui permet d'affirmer qu'une frite surgelée sur trois consommée en France est une McCain. Cette exposition justifie aussi un niveau d'investissement considérable dans l'Hexagone : «Depuis cinq ans, Mccain a investi 125 M€ dans ses trois usines en France », confirme Erwin Pardon, directeur général de McCain Europe, qui entend bien poursuivre le rythme, et consolider sa place de leader. « On va continuer à inves- tir pour accélérer la transformation vers une production plus moderne et très durable», déclare-t-il. Objectif annoncé par le groupe à l'échelle mondiale : réduire ses émissions de CO2 de moitié d'ici à 2030