Meccano raccroche ses boulons à Calais

C'est par un simple communiqué que le groupe canadien Spin Master, géant mondial du jouet (2 milliards de dollars canadiens de ventes), a annoncé « n'avoir plus d'autre choix » que de mettre la clé sous la porte de son usine Meccano de Calais. Le groupe avait racheté la célèbre marque et son usine en 2013. Il indique avoir investi lourdement depuis lors, soit 7 M€, dans cette usine « qui n'est jamais parvenue à atteindre un équilibre financier ».

Le communiqué évoque des conditions de marché difficiles, un manque de compétitivité de son site, tandis que la hausse des prix de l'énergie et des matières premières a aggravé la situation. L'usine compte 51 salariés dont le sort semble scellé. La procédure officielle d'information consultation et la négociation du plan de sauvegarde de l'emploi devaient débuter le 2 mars. Les premiers licenciements sont attendus dès juillet. La  production – outre les jeux de construction, l'usine produit aussi le « Kinetic Sand », une sorte de sable à modeler - devrait se poursuivre jusqu'en octobre avant le démantèlement final du site. Le clap de fin pour la célèbre usine de l'avenue Saint-Exupéry devrait avoir lieu au premier trimestre 2024. A moins d'une reprise plutôt improbable à ce stade. Le choc est très fort sur place. « Le personnel ne s'y attendait vraiment pas, il a été abasourdi. Certains pleuraient. Ils pensaient qu'il y aurait peut- être du chômage partiel, mais ils ne s'attendaient pas du tout à une fermeture d'usine », raconte le délégué CGT Jean-François Sandras. La maire de Calais Natacha Bouchart, qui se dit « scandalisée », s'interroge sur les vraies intentions du groupe, qui pourraient être « de détourner la licence de France pour aller l'exploiter dans un autre pays. On ne peut pas laisser faire ce genre de choses », a-t-elle déclaré sur RMC. Spin Master indique de son côté vouloir repenser « en vue de la redynamiser » la marque Meccano, commercialisée depuis 1907.