Meo augmente la production et ... réduit la voilure

Gérard Meauxsoone et Dominique Ruyant, les dirigeants du groupe Gérard Meauxsoone et Dominique Ruyant, les dirigeants du groupe

Le groupe des cafés Méo-Fichaux enregistre une très forte poussée des commandes de 30%. En revanche ses activités de réseau et de terrain sont à l'arrêt.

Il y a les pâtes, la farine, le papier toilette. Mais il y a aussi le café. Depuis quelques jours, les Français se ruent sur les paquets de café comme les capsules. C'est le fort mouvement qui a étonné Gérard Méauxsoone, codirigeant du groupe Méo-Fichaux, le premier torréfacteur à capitaux français en France. Basée à la Madeleine, l'entreprise emploie 240 salariés pour un chiffre d'affaires de 140 M€ et torréfie 35 000 tonnes par an, sous la marque Méo et en marques distributeurs. L'entreprise a vu la plus grande partie de ses clients distributeurs l'alerter sur d'importants surcroîts de commande, soit au moins 30 % de plus. Méo était déjà assez tendue dans l'activité capsules, mais « nous faisons le maximum », expose le dirigeant, avec succès jusqu'à présent car la chaîne n'est pas rompue : les pays producteurs continuent à approvisionner l'entreprise via Anvers, les entrepositaires ont pris des mesures d'hygiène et assurent aussi le fonctionnement, les transporteurs également. « il n'y a pas eu de rupture jusqu'à maintenant ». Même les sous-traitants en emballages, situés dans le nord de l'Italie, la plus touchée par l'épidémie, continuent à alimenter l'entreprise nordiste qui dispose en outre d'un important volume de stock.

Hygiène renforcée 

L'entreprise a donc accru sa production, mais aussi ses mesures d'hygiène. Lavage des mains toutes les deux heures, aucun croisement d'équipes dans les vestiaires, distances de sécurité...

Méo a par ailleurs fermé ses boutiques à Lille et Paris, et mis au chômage partiel une partie des équipes de restauration hors foyer, qui se concentrent désormais sur les hôpitaux, et ses équipes d'animation commerciale sur les points de vente, activité à l'arrêt.

L'ETI familiale a un atout par rapport à d'autres pays : le marché français se concentre à 75% chez les ménages, et seulement 25% en restauration hors domicile. Ce ratio est plus qu'inverse dans certains pays comme le Portugal (80% en RHD).

Le groupe fonctionne donc à plein régime désormais sur son usine de la Madeleine, en espérant que les pays producteurs, très peu impactés pour l'heure, ne soient pas contaminés, et qu'aucun salarié ne soit touché. Gérard Méauxsoone souligne et salue « le dévouement du personnel », avec un grand sens des responsabilités et l'intégralité des salariés à leur poste, avec un absentéisme quasi nul.