Municipales : Le Medef Lille Métropole prend la parole

50 propositions : voilà ce que les membres du Medef Lille Métropole apportent au débat des élections municipales après trois mois de travail en commission et pas moins d'une centaine de patrons mobilisés.

« Il ne s'agit pas seulement de donner des leçons, mais d'être partie prenante », résume Yann Orpin, son président, qui entend bien porter les sujets métropolitains au-delà des enjeux de chaque commune. Le livre blanc sera du reste transmis aux élus des 95 mairies de la Mel (dont les 5 qui l'intègreront en mars).

Au cœur de ce travail, avec pas moins de 16 propositions, la mobilité. Le problème central de l'agglo lilloise ne s'améliore pas, l'institut Montaigne évoquant le chiffre de 114 heures d'embouteillages par conducteur à Lille en 2018 dans son étude sur les grandes villes, réalisée à l'occasion des municipales.

On y trouve en vrac des idées attendues, comme le projet de navettes suspendues Supraways, et d'autres plus originales comme l'instauration d'un patron de la mobilité sur le territoire, qui coordonnerait les différents acteurs (MEL/Etat/Région/SNCF, monde économique...), « pour qu'il y ait de la cohérence », précise le président du Medef métropolitain. Autre idée, le développement du mode doux dans les sillons ferroviaires qui ferment, ou encore la mise en place de stationnement sécuritaire. Les vélos, électriques ou non et la trottinette pourraient selon le Medef avoir un poids bien plus grand dans les déplacements. Le covoiturage aussi, pour lequel il faudrait 10 nouvelles infrastructures et des parkings partagés, juge-t-il.

Exonération du versement transport

Dans un autre ordre d'idée, le Medef plaide pour une exonération du versement transport -qu'il estime très élevé sur le périmètre métropolitain (450 €/an/salarié) - pour les entreprises qui mettraient en place un service dédié à la mobilité de leurs salariés.

Une autre proposition consisterait à mobiliser les milieux économiques face au problème de la pollution de l'air. L'information en continu et en accès libre permettrait ainsi aux entreprises d'anticiper des dispositions de télétravail par exemple, comme elles l'ont fait lors des grèves.

Le livre blanc fait aussi la part belle au digital, en particulier pour lutter contre « l'illectronisme », alors qu'un habitant sur 5 dans la métropole ne pourrait pas aujourd'hui utiliser Internet.

Un autre grand thème sous-jacent au livre blanc est l'attractivité métropolitaine. Les patrons lillois proposent de mettre le paquet sur le tourisme d'affaires, et même de réaliser un nouvel équipement alors que Lille Grand Palais manquerait d'espace et aurait perdu de gros marchés en 2019 faute de place.

Reste à savoir désormais ce que les élus actuels mais aussi les nouveaux venus en mars feront de ces propositions. Mais Yann Orpin prévient déjà : les entreprises sont prêtes « à travailler la main dans la main avec les élus ».