Négocier pour sauver notre filière automobile
Les syndicalistes européens de lautomobile négocient partout des accords compétitivité-emploi. Voici un résumé de lenquête réalisée par Liaisons Sociales Magazine. Commençons par lAllemagne où les constructeurs automobile ont distribué en 2012 des primes pouvant aller jusque 8251 euros par salarié chez Audi. Pour en arriver là, Volkswagen, il y a déjà 10 ans, a négocié pour son projet Auto5000, des salaires inférieurs à ceux de la maison mère et un temps de travail lié aux objectifs de production pouvant aller jusque 45 heures. En 2004, le syndicat IG Metal, négocie quen échange de garanties de production, les nouvelles embauches se feront sur le modèle Auto5000. Depuis, des primes liées à la performance et des comptes épargne temps ont été signés avec toujours en échange des garanties sur la sécurité de lemploi. En Espagne, où le secteur résiste à la crise nationale, les deux grands syndicats ont signé chez Renault, en échange dembauches et avec la garantie de 10 ans dactivité dans le pays, dimportants aménagements dhoraires et de rémunérations. En Italie, cest Fiat qui a le premier négocié avec trois syndicats de fortes dérogations à la convention collective. Depuis novembre, un pacte a été signé par trois syndicats (sans la CGIL proche de la CGT), les salaires ne sont plus indexés sur les prix, les accords dentreprise prévalent sur les accords nationaux et les salaires et horaires peuvent être liés en partie à la productivité. Inutile de préciser que ces négociations furent très tendues.
Aujourdhui, plusieurs Aulnay sont possibles
Dans tous ces pays, les leaders syndicaux expliquent accepter le concept de flexi-sécurité avec des concessions sur lorganisation du travail et les salaires, à la condition, à chaque fois, dobtenir des engagements sur des projets industriels solides et sur lemploi. Négocier de tels accords cest très difficile. Faut-il à ce point privilégier lemploi sur toute autre considération ? Nous savons, depuis longtemps, les risques qui pèsent sur lavenir de cette industrie, aujourdhui plusieurs Aulnay sont possibles, la compétitivité du site France est questionnée, ma conviction est faite, nous devons négocier les conditions de la productivité sinon ce sera les plans sociaux.
Jean-Marie Toulisse
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