“Notre indépendance crée une nouvelle attractivité” 3 QUESTIONS à David Vanalderwerelt, président régional d'In Extenso

28/05/2019 Olivier Ducuing Entreprises

Alors que le cabinet d'expertise comptable et conseil In Extenso reprend son indépendance, vis-à-vis de Deloitte, son président régional depuis cinq ans, David Vanalderwerelt, nous explique le sens de cette opération.

Vous avez repris votre indépendance formelle le 10 avril. Pourquoi avoir cessé l'alliance avec Deloitte ?

On est dans un monde qu'il convient de plus en plus de regrouper. Deloitte voulait concentrer ses forces en Europe sur de très gros clients. In Ex- tenso est beaucoup plus orienté sur la Pme et la Tpe. Nos volonté stratégiques étant différentes, on a donc décidé que chacun prenait sa route. Le projet a mis 16 à 18 mois pour aboutir, à travers un LBO. In Extenso, ce sont 230 associés, et autant d'entrepreneurs, dont 16 associés dans les Hauts-de-France, pour 300 collaborateurs. Désormais, il n'y a plus de redevance donnée à la marque Deloitte, mais on n'a plus non plus une société mère qui pouvait jouer le rôle de banque. Deloitte reste pour autant un confrère avec lequel nous avons d'excellentes relations et beaucoup d'échanges.

Faut-il attendre des changements de cette nouvelle situation ? Serez-vous impacté par la loi Pacte qui réduit les obligations de certification des comptes dans les pme ?

Ca va changer ! Paradoxalement, nous allons faire plus de business qu'auparavant, car nous étions limités par les incompatibilités : les clients sous audit légal chez Deloitte ne pouvaient pas être clients chez nous pour les conseils d'expertise comptable que Deloitte ne propose pas. Désormais, cela devient possible. Par ailleurs, nous envisageons de croî- tre vers le sud du département du Nord et la Côte d'Opale. Jusqu'à présent, les confrères ne voulaient pas s'affilier à un cabinet anglo-saxon. Notre indépendance crée une nouvelle attractivité. Nous envisageons des premières fiançailles dès 2019. Quant à la loi Pacte, nous sommes moins impactés en Hauts-de-France qu'ailleurs. Beaucoup de missions d'audit importants partaient chez Deloitte. Pour nous, le commissariat aux comptes ne représente que 7 à 8% d'un chiffre d'affaires de 25 M€. C'est très désagréable de perdre du chiffre d'affaires, mais ce n'est pas catastrophique.

L'organigramme est-il bouleversé ?

Nécessairement, puisque Deloitte était majoritaire. Aujourd'hui, ce sont les 230 associés qui sont majoritaires. Nous changeons le mode de gouvernance avec un conseil de surveillance et un directoire. La France est découpée en douze régions, dont chaque président est dans la gouvernance, au côté du directoire

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