Notre Sondage : Grave déficit de visibilité pour nos pôles

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France

Les pôles de compétitivité plébiscités

Sur un plan de la perception globale, les pôles de compétitivité ont une bonne image : 92% des personnes interrogées ont répondu que le principe était positif ou très positif. C'est un plébiscite !

Mais dès que l'on creuse un peu, les questions se posent : 55% des personnes interrogées s'estiment peu ou pas du tout informés sur les pôles. Et à la question piège "A votre avis, combien il y a-t-il de pôles dans la région Nord-Pas-de-Calais ?", seules 24% des personnes interrogées donnent la bonne réponse. Ceci montre clairement que l'information circule peu en dehors des pôles eux-mêmes.

Car une fois l'enjeu posé ("7 pôles, qu'en pensez-vous ?"), près des deux tiers (61%) des décideurs nous indiquent que ce nombre est adapté. Seuls 12% des interviewés trouvent ce nombre insuffisant. Donc on ne sait pas bien ce qu'il s'y passe, mais ce qui est sûr c'est que ça doit être bien !

Parmi les personnes interrogées, un quart faisait partie d'une entreprise participant à au moins un pôle de compétitivité. Pour l'immense majorité de ces entreprises (94%), l'impact en est positif. Les bénéfices les plus importants sont dans l'ordre le partenariat mis en place entre l'entreprise, le monde académique et la recherche, puis un effet de grappe avec d'autres entreprises, de la veille technologique ou encore des moyens accrus pour la recherche.

Pôles d'excellence : oui, mais !

Les 12 pôles d'excellence mis en place par le Schéma régional de développement économique portent sur la créativité numérique et l'image, l'environnement, l'agroalimentaire, la logistique, l'automobile, la sécurité des process industriels, le secteur du bâtiment et des travaux publics, le tourisme, la filière bois, la plasturgie, et la filière mécanique et équipements industriels. Leur objectif est avant tout de compléter le dispositif de développement sectoriel initié par les pôles de compétitivité. Mais autant ces derniers sont connus, autant les pôles d'excellence plongent nos décideurs dans l'embarras : seuls 12% d'entre eux déclarent les connaître...

Ce n'est pas que sur le fond l'idée n'apparaisse pas comme positive. Bien au contraire : à 87%, ils reconnaissent qu'ils doivent être un bon moyen de valoriser les filières fortes de la région, et à plus de 91% qu'il est important que les acteurs publics affichent leur soutien à l'économie locale. Il est certain que le mécanisme global présente un intérêt pour nos entreprises.

Mais le revers de la médaille est, comme pour les pôles de compétitivité mais dans une plus forte proportion encore, la communication et l'information. Pour plus de 9 interviewés sur 10, ces pôles d'excellence manquent de visibilité, et pour 64%,le dispositif global est jugé trop hétérogène.

Pour paraphraser l'économiste Arthur Laffer, nous avons voulu tester si "trop de pôles tuaient les pôles". Et pour 68% des dirigeants régionaux que nous avons interrogé, la réponse est effectivement positive. Et le risque immédiatement perçu est le saupoudrage des aides économiques, pour 58% des sondés.

Besoin criant de communication

Ces mécanismes visant à accompagner le développement de nos entre- prises recueillent donc un avis globalement très positif. Il est certain que toute aide ou accompagnement dans la recherche ou le développement, favorisant le mélange et le brassage des compétences, autrement dit la "fertilisation croisée" ne peuvent qu'être bien perçus par nos entrepreneurs.

Mais, est-ce le culte du secret, un manque de moyens ou une large timidité qui freinent la communication sur ces pôles ? La valorisation de nos entreprises passe aussi par la large démonstration de leur performance, de leurs innovations, et de leur capacité à s'ouvrir au monde environnant. L'insuffisance d'information mise en avant par plus d'un sondé sur deux doit interroger fortement les acteurs de ces pôles, sur leur faible capacité à vulgariser et à porter la bonne parole. Avec 10% des pôles français, la région devrait certainement tirer un meilleur profit de cet atout économique certain et de l'image porteuse que les pôles véhiculent.

Suggérons d'un clin d'oeil que les entreprises de communication de la région, qui pourraient à elles seules justifier un pôle d'excellence, puissent être mises à contribution sur le sujet !

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