Numérique : Une dynamique inégale dans l'ex-Picardie

L'L'UTC (ici) et UniLasalle se sont unis pour créer ITerra, un incubateur commun L'L'UTC (ici) et UniLasalle se sont unis pour créer ITerra, un incubateur commun

Si la dynamique numérique semble à l'arrêt dans la Somme, l'Aisne, grâce à Euratechnologies, et l'Oise avec l'UTC et UniLaSalle Beauvais, connaissent une belle dynamique, orientée sur la robotique, les biotechs ou le machinisme agricole.

Sur Facebook, la dernière publication date ... de mars 2019 ; sur Twitter, de décembre dernier. A Amiens, l’encéphalogramme reste désespérément plat pour la Tech’Amiénoise, l’association labellisée French Tech, qui devait promouvoir le numérique au niveau local. Prise dans une « tempête financière », selon l'expression de son président d'alors Clément Egger, liée au lancement d’une école du numérique et du paiement du loyer de ses locaux, l’association créée en 2015 a dû licencier ses trois salariés et quitter ses locaux du quai de l’Innovation. Un flop qui montre la difficulté de l’ex-capitale régionale à impulser une véritable dynamique dans le secteur du numérique. La création du Quai de l’Innovation, une structure regroupant trois clusters, spécialisés dans l’énergie, la santé ou l’image numérique, devait résoudre ces difficultés. Résultat après cinq années de réflexion et des dizaines de milliers d’euros d’investissements publics : une quarantaine d’adhérents au total, de la start-up au grand groupe comme Enedis et, surtout, très peu de résultats en termes d’emplois. Entre 25 et 50 selon les chiffres de l’opposition ou de la majorité municipale. « Amiens cluster, censée porter le développement économique et l’innovation pour les élus, a plus de salariés que sa chaîne YouTube d’abonnés », taclait il y a quelques temps, Christophe Porquier, candidat écologiste aux municipales.

> A lire aussi - Enquête numérique "Constructions 3D : le numérique pour bâtir à grande échelle"

Cabrée face à Lille

Privée du statut de capitale régionale, la ville s’est cabrée face à Lille et a refusé de profiter de l’expérience et des dispositifs existants dans le Nord. Contrairement à la ville de Saint-Quentin qui, elle, a fait le choix d’accueillir une antenne d’Euratechnologies. Selon la structure, 26 porteurs de projets ont d'ores et déjà été accompagnés, notamment dans les domaines de la robotique et de l'industrie. "Nous voulons positionner l’écosystème de Saint-Quentin comme une référence dans le domaine de la robotique et de l’industrie du futur", expliquait Luminita Kanho, cheffe de projet robotique et industrie à Saint-Quentin, en décembre dernier, à l’occasion du premier anniversaire de la structure.

> A lire aussi - Enquête "Numérique : Lille et le désert régional ?"

Reste le département de l’Oise. Là encore, aucune ville ne dispose de la taille critique pour générer un écosystème numérique capable de s’auto-entretenir. Mais le département dispose cependant d’atouts de taille : la présence de deux écoles d’ingénieurs de très haut niveau d’une part et d’autre part, sa proximité avec Paris. UnilaSalle Beauvais et l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) ont ainsi décidé d’unir leurs forces en créant ITerra, un incubateur dédié à la bio-économie, au numérique à l’innovation agricole. « L’objectif est notamment de transformer les ressources biologiques disponibles sur nos territoires en produits ou services destinés à un marché. on peut tout à fait envisager des projets alliant le numérique et les biotechnologies », indique Pascal Alberti, directeur de l’Innovation et du Développement Territorial à l’UTC. Soutenu par la région, les collectivités, ainsi que par des industriels, cet incubateur doit accueillir une vingtaine de projets en continu.

> A lire aussi - Enquête numérique "Mongi Zidi : "On a réussi à capter les entrepreneurs dans les territoires”"