« Nous avons reçu des prêts incroyables du monde entier »
Le conservateur du musée Matisse du Cateau-Cambrésis Patrice Deparpe nous explique les enjeux de la prochaine expo « Devenir Matisse », du 9 novembre au 9 février. Incontournable.
En quoi la prochaine exposition Matisse est-elle exceptionnelle ?
C'est d'abord un propos scientifique : les tout débuts de Matisse n'ont jamais fait l'objet d'une exposition particulière, aussi surprenant que cela puisse paraître, alors que ce sujet est fondamental puisqu'il explique comment cet artiste s'est construit. Ensuite, au-delà du 150e anniversaire de Matisse, on va également mettre en avant son rapport avec son territoire de naissance, le Nord, avec le textile, le décoratif, tout ce qui lui apporte sa maturité. On associe toujours Matisse au sud et à Nice. Mais on ne comprend pas ce Matisse là sans connaître celui du Nord.
Le jeune Matisse, c'est notamment celui qui copie les grands maîtres. Est-ce si intéressant ?
Nous nous centrons sur la période 1890-1911. Un des enjeux est précisément de montrer que Matisse s'est construit à côté des grands maîtres. Il y a des oeuvres incroyables, comme la Raie, qu'il a mis six ans et demi à faire, c'est comme un chef d'œuvre pour les compagnons. Et nous présentons des œuvres de maîtres comme Delacroix, avec la femme au perroquet, mais aussi Gauguin, Rembrandt, Corot. Nous présentons 250 œuvres de Matisse dont 50 issues du musée, et 50 œuvres de maîtres. Nous avons reçu des prêts du monde entier, juste incroyables ! Nous sommes par exemple le seul musée au monde auquel le MOMA prête cette année. Et la famille Matisse avec laquelle nous avons des relations de confiance nous a totalement ouvert ses collections et ses archives.Certaines œuvres sont des icônes comme « luxe, calme et volupté » de Matisse, ou son autoportrait de Copenhague de 1906, à côté de celui de Picasso (ci-dessous).
Attendez-vous des retombées importantes ?
L'engouement est déjà très perceptible. Beaucoup de vos collègues journalistes m'ont dit que ce n'est pas une exposition de musée de province, mais plutôt de musée parisien. Elle est susceptible d'attirer un public parisien, des Hauts-de-France et beaucoup d'étrangers – nous en avons déjà 20% en moyenne. Nous attendons aussi un impact économique de cet événement pour irriguer le territoire, c'est aussi une de nos missions.
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