Patrick Artus à Lille : une lecture de la crise

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Dès le début, l’économiste donne le ton : « C’est une crise de la mauvaise gouvernance de l’Europe, une absence collective et radicale de clairvoyance. » Patrick Artus préconise une union de transfert, car cette crise, il le répète, « c’est une crise de l’arrêt de la mobilité de l’épargne au sein de la zone Euro. C’est l’excès de l’endettement extérieur des pays, les pays du Nord qui arrêtent de prêter aux pays du Sud ».

Le plan allemand voudrait une institutionnalisation de l’Europe après homogénéisation de ses Etats. Sauf que, selon Patrick Artus, union monétaire rime avec spécialisation : « Quand vous faites disparaître le risque de change, vous faites de la spécialisation ». Dès lors l’hétérogénéité de l’UE est normale, elle n’est pas (que) le résultat de mauvaises politiques comme il est souvent répété.

Au risque de bousculer l’assemblée, qui regroupait quelque 200 personnes, il ajoute : « Si on persiste dans les institutions telles qu’elles sont, tous les pays devront faire disparaître leur déficit extérieur. La seule solution pour les pays non industrialisés serait de faire baisser leurs revenus afin de faire baisser leur demande jusqu’à égalisation des importations avec les exportations ». Quelles perspectives, dès lors, pour des pays qui n’exportent pas ou peu ? « Vous attendez que les gens meurent, déclare l’économiste. C’est la logique d’ajustement par l’appauvrissement : vous attendez que les gens s’appauvrissent jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de déficit. »

Si Patrick Artus se veut alarmant, c’est qu’il considère que la France a son rôle à jouer dans la sortie de crise, et non des moindres : « Il faut que les Français mettent sur la table un autre projet d’union de transfert en face de l’Allemagne. Si on n’a pas de projet politique, je suis certain que l’Euro va péter parce que les gens ne vont pas accepter l’ajustement par l’appauvrissement. »

En 2007, Nicolas Sarkozy s’était posé comme acteur face à la crise : « C’est un plan défensif efficace, mais maintenant il faut passer à autre chose », préconise l’économiste.

Johanna Guacide

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