Peignage Dumortier se diversifie et crée 37 emplois

Tourcoing. L'entreprise centenaire investit 3,6 M€ pour se moderniser en fibre synthétique, et accélérer dans la fibre naturelle.

 

Voila plus de 50 ans que le Peignage Dumortier a réorienté son activité vers le fil synthétique, après 70 ans de cardage et peignage de la laine. Un virage qui lui a permis de survivre aux crises et de garder une longueur technique d'avance. Repreneur de l'entreprise il y a deux ans (avec Finorpa et Autonomie & Solidarité), Cédric Auplat profite aujourd'hui du programme France Relance pour accélérer. Dans cette entreprise de 125 ans, on va parler désormais industrie 4.0, lean manufacturing (industrialisation optimisée) et machines connectées. Au programme, 3,6 M€ d'investissements (dont 1,2 M€ de soutien de l'Etat) pour moderniser le parc machines mais aussi pour diversifier. Sur l'activité centrale, la société va acquérir une peigneuse Schlumberger de dernière génération, fabriquée en France, programmable et connectée, un gros atout pour les changements de série, et pour gagner en productivité. De quoi libérer par ailleurs d'autres lignes. Ce qui tombe bien puisque le Peignage Dumortier se diversifie vers les fibres naturelles depuis deux ans, mais veut passer la surmultipliée. D'abord dans son métier historique de la laine. La société est engagée dans un collectif « Tricolor » associant LVMH, le Slip français, mais aussi des tricoteurs, des filateurs et jusqu'à des éleveurs de moutons pour produire français. Un atelier artisanal va réaliser 150 tonnes cette année, l'objectif étant de monter à 500 tonnes dans les deux ans de façon industrielle. En parallèle, la société accompagne le retour de la filière intégrée du lin en France. « On va mettre nos capacités de préparation au service des filatures », se réjouit Cédric Auplat, qui vise aussi, avec les mêmes outils, le développement du chanvre textile. Soit au total plus de 600 tonnes de fibre en vue. La production, qui a connu un gros à-coup en 2020 avec la Covid, devrait ainsi progresser de 4000 tonnes en 2019 à 6000 tonnes. L'entreprise se positionne aussi sur la valorisation du textile usagé, sachant que les distributeurs, contraints par la réglementation, vont devoir trouver rapidement des solutions. Des essais sont en cours au CETI pour réaliser de l'effilochage et des mélanges afin de créer de nouveaux fils.

Autant de perspectives qui devraient générer 37 embauches dans les trois ans, en plus des 58 salariés. La société, qui a réalisé 4 M€ de ventes en 2019, vise les 6,5 M€ en 2025.