PHD Croissance lance une usine de pâtes farcies
Arras. Le groupe agroalimentaire a développé un ravioli haut de gamme, au procédé breveté, avec de grosses ambitions. De quoi lancer une usine, soutenue par le plan France Relance.
Le groupe, comme son fondateur, est plus que discret. Il a pourtant accumulé les aventures agroalimentaires depuis 20 ans et remet le couvert aujourd'hui. PHD Croissance est la holding détenue par Philippe Delecroix, un pur autodidacte. Lequel a démarré par une unité de pâtes fraîches, devenue leader de la lasagne fraîche, revendue à Perkins Food. Il crée ensuite une usine de pizzas dans la Somme en 2003, Som'Baker, qu'il porte à 25 M€ d'activité en 2015 avant de revendre – ce qui se révèlera funeste- à la Financière Turenne Lafayette, plus connue au titre du scandale William Saurin. Seule une partie du prix sera récupérée. Philippe Delecroix crée aussi une entreprise de chips de crevettes, Som'Exo près de Péronne puis en 2016 une entreprise de chips de pommes de terre PHM Production. « A chaque fois, on monte à 20 -25 M€ de chiffre d'affaires avec 100 à 150 personnes, on maîtrise bien », explique Jean-Charles Haffreingue, directeur administratif et financier du groupe.
Fort de ces expériences, PHD Croissance ouvre désormais un nouveau business dans la pâte garnie. Le fruit de recherche-développement interne et d'un procédé très pointu. Loin du ravioli classique, qui se délite souvent à la chaleur, la pâte farcie de PHD Agro, nom de la structure porteuse, affiche des performances très supérieures. Elle recourt à des ingrédients de qualité comme des noix de saint Jacques, qui conservent leur texture et leur saveur pendant le passage au micro-ondes. De quoi viser de belles perspectives commerciales en grande surface, en restauration collective quand la crise sera passée, voire auprès de confrères plus gros, et de passer à la phase industrielle. PHD Agro, créée en 2018, a déjà mobilisé 6 M€ via le groupe et à travers des capitaux-risqueurs en début d'année (Finorpa, IRD et NFA), et une aide de la Région (345 K€). Son éligibilité au fonds national France Relance lui apporte à la fois près d'un demi-million d'euros et une crédibilité supplémentaires. La société a déjà acquis un bâtiment pré-existant sur Artoipôle à la communauté urbaine d'Arras, dans lequel elle prévoit 1,5 M€ d'aménagement et 2,5 M€ d'investissement industriel. La production -en barquettes ou sachets, avec ou sans sauce selon les clients, pourrait démarrer dès la fin du premier trimestre 2021, avec une quinzaine de salariés. Pour commencer.
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