Bernard Vanderschooten : « Sans notre virage, nous aurions certainement disparu ! »

Bernard Vanderschooten (à g.) et l'équipe de la nouvelle marque du groupe A demain. Bernard Vanderschooten (à g.) et l'équipe de la nouvelle marque du groupe A demain.

Quels sont les clients du groupe VDS ?

Notre avons bâti notre croissance avec une clientèle de grands distributeurs. Les catalogues de VPC, dans un premier temps, puis toute la grande distribution alimentaire, y compris les grands magasins comme le Printemps, les Galeries Lafayette ou encore Carré Blanc. Nous étions leur fournisseur de produits à marque distributeur. Nous fabriquions les marques Bérangère pour La Redoute ou encore Tex chez Carrefour. Nous fournissons encore certaines grandes enseignes.

Comment avez-vous riposté face aux difficultés de la VPC ?

Cette part de l'activité s'est effondrée après les années 2000. Une grande partie de ce marché s'est délocalisée au Pakistan, notre principal concurrent. Dès 1997, nous avons réorienté notre stratégie vers le haut de gamme, l'export et un réseau de distribution propre. Nous avons racheté un certain nombre d'entreprises comme Coucke en 1997, Alexandre Turpault l'année d'après ou encore la société parisienne ITC qui porte Essix, Designers Guild, Catimini, Nina Ricci Maison... Entre temps, comme prévu, nous avons perdu tous les clients de la grande distribution.

Quelles ont été les conséquences ?

Une crise difficile pendant 10 ans avec des pertes de gros marchés et quatre fermetures de sites industriels comme notre atelier de tissage à Houplines fermé en 2006, par exemple. Une vingtaine de salariés travaille désormais à Nieppe, à des postes différents. Il y a eu des départs anticipés en retraite et des licenciements. Aujourd'hui, le groupe emploie 180 salariés dont 140 dans le Nord. Nous sommes parvenus à garder notre atelier de production, on exporte dans une cinquantaine de pays, notre réseau de distribution est composé d'une vingtaine de points de vente en France et nous avons une présence significative à l'étranger notamment en Angleterre, en Espagne, à Shanghai ou encore à Tokyo. Nous avons tenu le choc grâce à notre virage, sans quoi nous aurions certainement disparu ! Comme quelques-uns de nos concurrents. Il ne reste plus que trois ou quatre acteurs du linge de maison en région, contre une quinzaine à l'époque.

> A découvrir : le photoreportage des coulisses de Vanderschooten à Nieppe

Pourquoi avez-vous créé la marque A demain ?

On veut prouver qu'il est possible d'acheter des produits bien faits dans tous les sens du terme - éthiques, responsables, qualitatifs, à la mode, intemporels, et surtout fabriqués de A à Z en France. Toutes nos marques mettent en avant cette production Made in France, mais le concept est beaucoup plus fort chez A demain. Cette marque représente la légitimité du groupe, c'est l'essence de tout notre savoir-faire.

Quel est son positionnement ?

Nous sommes sur du moyen-haut de gamme. Nous voulons toucher les 30/40 ans qui ont un certain mode de vie et veulent consommer moins mais mieux. Nous avons fait le choix de vendre uniquement sur Internet notamment pour proposer des prix les plus abordables possible. Et pour être cohérent avec le message d'éthique et de responsabilité, les produits sont livrés dans des sacs en papier recyclé et non en plastique comme pour les autres marques du groupe.

A demain a été lancée début novembre donc c'est une marque très jeune. Il y a eu quelques commandes. On verra ce que l'avenir lui réserve mais on observe tout de même un intérêt certain de nos clients... et de nos concurrents !

Recueilli par Julie Kiavué

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