« LME embauche et offre des perspectives de carrière ! »

La crise de 2008 a fortement impacté LME, qui a perdu 100 M€ sur cinq ans. Comment avez-vous riposté ?

Une somme énorme pour un site comme le nôtre ! En mars 2015 nous avons redéfini la stratégie de la société. Avec l'objectif de revenir à l'équilibre financier et redevenir une entreprise rentable, malgré la crise. On s'est bien rendu compte que nous ne reverrions plus les volumes d'avant crise. Désormais, nous devrons nous adapter au marché. Nous avons également redéployé les compétences nouvelles, redéfini notre stratégie commerciale et notre stratégie industrielle.

Avec quels résultats ?

En 2016, LME est redevenue rentable, ainsi qu'en 2017. Et l'année 2018 s'annonce correcte. Nous affichons une croissance de 15% du chiffre d'affaires par rapport à l'an dernier (300 M€). Nous avons oublié la crise ! Bien que nous soyons encore en période de sous-activité, nous sommes revenus aujourd'hui à des ratios financiers acceptables qui permettent à LME de voir le futur de manière différente, plus stable et avec de gros investissements prévus.

Quels seront-ils ?

Tout d'abord, nous avons un budget de formation interne et externe aux alentours de 500 K€ par an. Nous ne sommes pas adeptes des activités partielles donc en période de sous-activité, nous formons nos équipes. Pour nos installations, nous investirons 14,5 M€ cette année, contre 10 M€ l'an dernier. L'enveloppe pour 2019 sera similaire à 2018. En parallèle, nous continuerons d'améliorer les conditions de travail des salariés. Pour la sécurité, nous faisons ce qui doit être fait. Nous n'avons pas de budget ! En deux ans, nous avons divisé par trois le nombre d'accidents, mais ce n'est pas assez. Il y en a toujours trop ! Notre objectif est zéro accident.

LME connaît donc enfin un bon cycle ?

Nous sommes dans un cycle de rentabilité mais le marché est encore difficile. Nous voyons les prémices d'une amélioration des marchés européens, un peu moins sur le marché français. L'activité n'est pas au ralenti mais il n'y a pas de réelle croissance, très clairement.

> A voir : Les coulisses de LME.

Vous renouez avec l'emploi également, mais semblez avoir des difficultés à embaucher...

Le métier de la sidérurgie est très particulier. Beaucoup de compétences ont disparu avec le temps. Nous avons de réels postes à pourvoir. Entre 2017 et fin 2018, nous passerons en CDI plus de 80 personnes. Ce qui veut dire que LME embauche et offre des perspectives de carrière dans la société. Dans notre secteur, la difficulté est surtout de fidéliser nos collaborateurs.

D'où l'ouverture de votre propre école ?

Exactement. En début d'année, nous avons lancé "Cap LME" pour former des jeunes en contrat d'apprentissage (en production ou en maintenance). Cette année, nous avons pris cinq jeunes sous notre aile. En fin de cursus, ils recevront un diplôme reconnu par l'Etat. Ils pourront soit nous rejoindre avec un emploi stable, soit chercher un emploi ailleurs. L'école est un investissement lourd mais nous continuerons ce projet... c'est très important pour l'avenir de LME. Que l'on peut d'ailleurs considérer comme un site très jeune : la moyenne d'âge en maintenance et en production est de 36 ans.

Recueilli par Julie Kiavué