Polytech-Lille propulse dix PME dans la robotique

La robotisation industrielle reste encore largement associée dans beaucoup d’esprits à la grande industrie. Or, les PME-PMI auraient tout à gagner à intégrer des systèmes mécatroniques et robotiques dans leurs chaines de production. Une démarche jugée trop coûteuse pour certaines malgré un vrai engouement pour les nouvelles technologies. Le programme Centaure, initiative conjointe de Polytech-Lille, des Compagnons du Devoir et de l’entreprise Festo spécialisé dans le développement de systèmes d’automatisation pneumatiques et électriques, relève le défi. Lancé en septembre 2015 pour un budget total de 500 K€, le projet accompagne aujourd’hui 10 entreprises. « Nous nous sommes rendus compte que les métiers de l’industrie n’étaient pas du tout valorisés. Et depuis quelques années, les Compagnons du Devoir se tournent vers l’entreprise », explique Richard David, chargé du projet au sein de Polytech Lille. L’initiative s’inscrit en droite ligne de la dynamique Usine du Futur. Et s’adresse aux entreprises du secteur de la métallurgie, de la plasturgie et de la mécanique.

L’accompagnement dure de 6 à 18 mois. Un cahier des charges est défini avec l’entreprise. Le programme met ensuite à disposition un binôme formé d’un élève ingénieur de Polytech-Lille et un Compagnon du Devoir. Le duo aide l’entreprise d’abord à intégrer une technologie déjà existante ou à définir une solution innovante puis à l’installer dans sa chaîne de production.
Illustrations : Basée à Villeneuve d’Ascq, Move Equipment commercialise des dispositifs pour utilitaires. Grâce à Centaure, l’entreprise s’apprête à déposer un brevet pour un porte-charge adapté aux galeries des véhicules. Pour la société roubaisienne Standard Industrie, spécialiste du nettoyage industriel notamment des silos, le défi est double. Centaure conçoit un générateur qui permettra à ses canons à air commercialisés pour décolmater les silos de fonctionner de manière autonome. Il vise aussi à robotiser les engins mécaniques utilisés pour nettoyer les silos. En septembre 2016, deux nouvelles entreprises devraient rejoindre le projet à l’issue d’un second appel à candidatures.

E.V.