Alexis Dhellemmes, militant de la beauté naturelle et accessible

Il y a neuf ans, Alexis Dhellemmes créait sa marque cosmétique éco-responsable, Avril. Il y a neuf ans, Alexis Dhellemmes créait sa marque cosmétique éco-responsable, Avril.

Il y a neuf ans, l’entrepreneur créait sa marque cosmétique éco-responsable. Aujourd’hui, Avril fleurit dans les plus grandes villes de l’Hexagone. Avec bientôt 33 boutiques au compteur.

Cet amoureux de la nature se souvient encore avec émerveillement de la floraison spectaculaire du magnolia dans la maison de famille quand il était petit garçon. C’est cette sublime métamorphose du printemps qui l’a conduit à baptiser Avril la marque de cosmétique qu’il a lancée en 2012. Et c’est aussi ce sentiment de la nécessité d’agir pour la planète qui donne une coloration très environnementale à son aventure entrepreneuriale aujourd’hui. Après avoir monté une première structure pendant ses études à l’ESCP Paris, dans les années 80, spécialisée dans la vente de linges de maison créés par son père styliste, il poursuit après un parcours de salarié pendant 17 années chez Auchan. Il y sera notamment directeur de la synergie internationale droguerie-parfumerie. Un poste d’observation où Alexis Dhellemmes fait deux constats : primo, nombre de marques sont encore avares d’efforts pour l’environnement. « Pendant cinq ans, j’ai demandé par exemple aux marques de dentifrice de supprimer leur packaging en carton qui, au fond, ne sert à rien. Toutes ont systématiquement refusé uniquement pour des raisons marketing, se souvient-il, amer. La raison est simple, leur visibilité prime sur l’environnement. et ce n’est pas acceptable pour moi ! » secundo, les consommateurs sont en attente de cosmétiques bio, oui, mais moins cher. Il n’en faudra pas plus pour convaincre ce père de quatre enfants. Il quitte Auchan en 2011 pour créer à Roubaix sa propre société de cos- métiques bio. Avril était née.

Modèle économique sans fard

A contre-courant des autres acteurs de la cosmétique, l'enseigne avance la promesse de la qualité à petit prix. Ses produits sont fabriqués en grande majorité en France, avec des formules les plus naturelles possibles, labellisés Ecocert et vendus à moins de 10€. Comptez 7€ le mascara, 3€ le crayon pour les yeux ou 8€ l'huile pour le corps. « Le problème du prix élevé des cosmétiques conventionnels est lié au modèle économique. Les marques investissent énormément en publicité, marketing, communication. Ce qui les pousse à vendre leurs produits à des prix excessifs pour financer ces coûts », explique l’entrepreneur de 53 ans. Le secret d’Avril ? Un modèle économique sans fard. Pas de budget com ou marketing. Elle mise tout sur le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux. Autre économie : l’absence d’emballage superflus. Naturellement. « C’est un sujet sur lequel on travaille quotidiennement, sans forcément avoir les solutions techniques pour supprimer ou réduire les emballages. Mais on commence, comme avec notre gel douche en vrac par exemple », précise le dirigeant. 

Les début d'Avril n'ont pas été pavés de pétales de roses. Seul opérationnel à la tête de l'entreprise, Alexis Dhellemmes (associé à cinq amis), équipé de son bâ- ton de pèlerin, a contacté pas moins de dix banques avant que l’une d’elles lui accorde enfin un prêt. L’activité démarre en avril 2012. Suivie de deux années « difficiles et angoissantes » se souvient-il. « Il y avait tant d’inconnues pour moi, tout était nouveau. surtout qu’on a dû, financièrement, se serrer la ceinture. Notamment pour financer nos premières gammes alors qu’on était inconnu et qu’on ne faisait que très peu de ventes. » Peu à peu, Avril fait ses preuves, et devient rentable dès sa troisième exercice.

L’entreprise démarre sa commercialisation via un réseau de distributeurs - pharmacies, instituts de beauté et enseignes de cosmétiques bio - et sur son site Internet, créé par une webmaster, sa première salariée. Coup d’accélération fin 2016 : la première boutique ouvre rue Esquermoise à Lille. « Elle était pleine dès le premier jour ! c’était une belle reconnaissance pour nous », sourit Alexis Dhellemmes. « Je ne fais pas les choses pour être fier, mais parce que je pense qu’elles ont du sens et peuvent être utiles. » En 2017, Avril s’offre deux nouvelles boutiques, quatre de plus l’année suivante. Avec désormais 26 magasins au compteur et 150 salariés, et un chiffre d’affaires soigneusement tenu secret. Et la crise n’altère en rien la feuille de route : Alexis Dhellemmes va ouvrir sept points de vente entre la fin d’année et début 2021. Avec 30 emplois à la clé. Une pleine floraison !

Ces articles peuvent également vous intéresser :

Mathieu Tarnus, PDG de Sarbacane.
Publié le 29/09/2020 Julie Kiavué Portrait

Portrait : Mathieu Tarnus rêve toujours plus grand pour sarbacane

Le dirigeant nordiste veut faire de Sarbacane le leader européen de l’e-marketing. En pleine crise Covid, il vient de lever 23 M€.

Le petit groupe de restauration compte déjà une centaine de salariés avant l’ouverture de Valenciennes en septembre.
Publié le 28/08/2020 Anne Henry Castelbou Portrait

Restauration : La chaîne de restaurants des soeurs Boumezlag s’élargit malgré la covid

En Hauts-de-France, parties d’une sandwicherie, les deux sœurs ont monté en quatre ans une chaîne régionale de restaurants multi-thèmes, Cinétalia et Dôme 33 ; un cinquième va ouvrir à Valenciennes.

Publié le 25/02/2020 Olivier Ducuing Portrait

Henri Breban, le petit patron devenu capitaine d’industrie papetière

L'entrepreneur de l'Audomarois est en passe de réussir son défi de relancer l’ex usine Arjowiggins. Be Paper, fort de bientôt 200 salariés, vient de s'ouvrir au fonds Cap3RI.

Publié le 26/11/2019 Olivier Ducuing Portrait

Jean-Pierre Letartre, le nouvel homme fort de la planète éco

Après le Comité Grand Lille et le réseau Alliance, l'ex patron d'EY France prend la présidence d'Entreprises & Cités. A 63 ans, Jean-Pierre Letartre est désormais à l'épicentre des réseaux économiques régionaux.

Christophe Levyfve, dirigeant du groupe de communication Netco Group.
Publié le 26/08/2019 Olivier Ducuing Portrait

Christophe Levyfve : Quand la communication 360° devient XXL

En quelques années, le discret entrepreneur nordiste a multiplié son groupe de communication, Netco, par 10, pour en faire une ETI en pleine croissance. Avec des ambitions désormais européennes.

Publié le 26/06/2019 Olivier Ducuing Portrait

Georges Lotigier propulse Vade Secure en future licorne

Le serial entrepreneur nordiste réalise la plus grosse levée de fonds régionale de ces derniers mois avec sa société Vade Secure. Objectif : mettre le pied au plancher aux Etats-Unis pour créer un géant mondial de la cyberprotection de nos messageries.

Publié le 25/02/2019 Guillaume Roussange Portrait

Delphine Mathez met le cap sur le milliard

Artisane de la transformation de l'ETI familiale Stokomani, elle a permis au déstockeur de franchir le seuil des 100 magasins. Son ambition : doubler le chiffre d'affaires d'ici 2024 pour passer la barre du milliard d'euros

Publié le 25/10/2018 Guillaume Roussange Portrait

Christophe Juarez veut faire mousser Nicolas Feuillatte à l'international

A 59 ans, il dirige depuis 18 mois la coopérative de champagne Nicolas Feuillatte, basée non loin de Château-Thierry, dans l'Aisne. Son ambition : élever la marque au rang de grande maison à "vocation universelle".

Publié le 27/09/2018 Olivier Ducuing Portrait

Jean-Paul empereur, le roi du multi-marques

En trois décennies, l'autodidacte roubaisien a bâti une véritable ETI familiale de la vente automobile en région. Il pousse les gaz dans le Douaisis avec une nouvelle cité automobile et un nouveau siège. Décoiffant.

Publié le 27/06/2018 Olivier Ducuing Portrait

Sinequae : d'une étude d'huissiers classique à ... ETI

Hervé Marcotte-Ruffin et David Courbot. Leur entreprise née à partir d'une étude d'huissiers traditionnelle s'est développée dans le recouvrement sur le secteur concurrentiel. Elle vient de recruter 150 personnes en 18 mois.