Portrait : Mathieu Tarnus rêve toujours plus grand pour sarbacane

Mathieu Tarnus, PDG de Sarbacane. Mathieu Tarnus, PDG de Sarbacane.

Le dirigeant nordiste veut faire de Sarbacane le leader européen de l’e-marketing. En pleine crise Covid, il vient de lever 23 M€.

Afficher des prévisions de croissance à marche forcée en pleine crise n’est pas anodin. C’est l’ambition de Mathieu Tarnus, Pdg du groupe Sarbacane. Le tout juste quadra a une soif insatiable de dé- veloppement pour sa société. Son « grand bébé » qu’il fit naître en 2001 - alors étudiant en commerce et marketing à Lille. Son logiciel de campagne publicitaire digitale fait alors partie du portefeuille de GOTO Software, fondé par son père Thierry Tarnus à Hem, au côté de l’anti-spam VadeRetro et l’éditeur de jeux GOTO Games. Diplômé en 2003, Mathieu Tarnus rejoint l’entreprise familiale comme responsable marketing. Avec la ferme intention de faire grandir Sarbacane en parallèle. « Rapidement, j’ai sorti la V2 puis la suivante et ainsi de suite », se souvient-il. Peu avant le décès de son père en 2013, il reprend les rênes de l’entreprise. Père et fils décident de vendre GOTO Games et VadeRetro (aujourd’hui Vade Secure). Ce dernier est confié à « un compagnon de route de longue date », Georges Lotigier, qui a depuis connu une ascension spectaculaire (Eco121 n°93). « GoTo software a été le socle de trois belles entreprises... J’en suis très fier pour mon père ». Celui qui lui a transmis la passion du digital, l'audace et l’esprit d’entreprendre.

Petit à petit, Sarbacane se développe, diversifie son offre et s’exporte jusqu’à compter plus de 10 000 clients, principalement PME et ETI. Depuis sa création, la spécialiste des solutions digitales et marketing se targue d'une croissance à deux chiffres. Entre +10 et +20% l’an selon la diversification de ses offres. Cette année, rebelote. Sarbacane affiche un chiffre d’affaires en hausse de 30% après l’acquisition de la start up parisienne Datananas en avril dernier, en pleine crise sanitaire. « C’était au-dessus de nos attentes ! », s’enorgueillit le patron, par ailleurs business angel et membre de l'accélérateur 50 Partners à ses heures, « pour le plaisir de rencontres de dirigeants de tous horizons ». Son entreprise enregistre également un pic de création de nouveaux comptes clients au début du confinement. « Les sociétés ont eu besoin de communiquer davantage, explique-t-il. Pour notre métier, la covid a été un mal pour un bien, notamment la prise de conscience quant à l’importance de se mettre au digital. »

Doubler de taille

L'histoire s’accélère aujourd’hui. Début septembre, Mathieu Tarnus dévoile une levée de 23 M€ auprès de deux établissements bancaires et d'un nouvel actionnaire. Le fonds côté en bourse l'IDI prend 25% des parts. Son Pdg reste majoritaire. Ardian, entré en 2017, se retire. « Nous avions des ambitions internationales avec eux, mais cela ne s'est pas concrétisé », confie Mathieu Tarnus dont l’objectif s’est encore affirmé : devenir un leader européen tout en doublant de taille dans les 5-6 ans. Sa stratégie ? « Muscler le catalogue d'offres. Mais surtout acquérir des sociétés pérennes, bien ancrées sur leur territoire, qui font le même métier que nous », répond le dirigeant. Avec dans le viseur, les 50 M€ de chiffre d'affaires à court terme, contre 15 M€ actuels. « Je regarde toujours plus loin. Pourquoi s'arrêter une fois les 25 ou 30 M€ atteints ? » Tout un programme !

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