Le recyclage des batteries, future filière économique ?

Ci dessus une batterie produite chez le géant américain EnerSys, à Arras. Ci dessus une batterie produite chez le géant américain EnerSys, à Arras.

Région. Derrière la fabrication de batteries électriques, la région veut se positionner désormais sur leur recyclage et leur réemploi. Avec le dispositif rev3 en arrière-plan.

Le sujet est passé assez inaperçu lors de la dernière séance plénière du conseil régional, le 4 janvier. Il pourrait toutefois être crucial à terme. La Région a lancé un appel à manifestation d'intérêt (AMI) d'une durée de deux mois pour drainer des projets autour de la fin de vie des batteries électriques : leur réemploi et leur recyclage. Un champ d'intérêt légitime pour une région elle-même de plus en plus légitime sur la batterie elle-même : citons les travaux du professeur Mathieu Morcrette à Amiens, la méga-usine de batteries de PSA-Saft à Douvrin (lire ci-contre), les bornes de recharge de DBT et demain peut-être l'arrivée du chinois Envision, sans compter la présence du leader mondial de la batterie, EnerSys, à Arras. Et le tout sous le couvert d'une politique rev3 en pleine montée en puissance sur la transition énergétique. Concrètement ? La Région vise une  boucle complète intégrant la fin de vie des batteries. « L'enjeu que représentent le recyclage et le réemploi des batteries est un exemple emblématique des questionnements liés à la transition énergétique », décrit l'AMI. Les initiatives, venant de préférence de groupements, peuvent relever du champ réglementaire, sécuritaire, de l'écoconception, ou encore de la recherche d'un équilibre économique entre recyclage et réemploi, mais aussi concerner tous types de batteries, depuis le stockage stationnaire à l'électronique nomade en passant par les batteries de trottinette ou de vélo et bien sûr celles de la « grande mobilité ».

Quatre typologies de projets sont identifiés : le renforcement de capacité de recyclage, avec des niveaux de maturité variables, la création d'une boucle de collecte de batteries lithium-ion, en commençant par la petite mobilité, le développement de capacités de régénérescence, réparation et réemploi des  batteries, et l'écoconception des batteries de demain. Les lauréats devront en outre s'engager à « participer à une dynamique de coopération régionale autour de la problématique du recyclage et du réemploi des batteries ».« C'est une délibération structurante qui est la première étape de la mise en place d'une filière globale », a défendu Xavier Bertrand devant une assemblée largement virtuelle. L'AMI est lancé pour deux mois, les réponses devant être orientées vers les différents dispositifs d'accompagnement de la Région, qui vient de doper les moyens financiers de sa politique rev3. Avec en perspective l'ambition de cristalliser une vraie filière

 

« GIGAFACTORY» : ACC DEMARRE LA CONCERTATION

Le 10 mars aura lieu la première réunion publique consacrée a projet de méga-usine de batteries électriques porté par ACC, coentreprise entre PSA et SAFT (Total). Un projet majeur, porteur de 1400 à 2000 emplois directs à horizon 2030, et stratégique face à l'envolée prévue du marché du véhicule électrique. Son Pdg, Yann Vincent, nous avait dévoilé le projet dans une longue interview dans notre numéro 105. L'usine doit s'étendre sur 34 ha du site Française de Mécanique à Douvrin. Elle comprendra à terme trois blocs, construits au fil du temps, en alternance avec une usine sœur à Kaiserslautern. Chaque bloc développera une capacité de 8 Gw/h, correspondant à un volume de 75 à 150 000 véhicules, selon leur taille. Le premier bloc devrait être opérationnel fin 2023 avec une première vague de 350 à 500 salariés. Chacun pourra s'exprimer et poser ses questions pendant la concertation qui s'achèvera le 23 avril.

 

 

 

 

Tags: