Prouvost : un chapelet d'opportunisme

Réquisitionnée à chaque conflit pour ses moules en bronze, l'entreprise s'est réorientée sur les articles religieux.

En 176 ans, l'entreprise familiale fabricante et grossiste d'articles religieux a toujours prêté une oreille attentive à son marché. Secret de sa longévité, d'après son dirigeant Gaëtan Prouvost. Avec son épouse, il représente la 6e génération à la tête de l'entreprise fondée à Tourcoing en 1844 par Maurice Denonvilliers. A ses débuts, la société est spécialisée dans la fonderie d'art. Elle fabrique, à la demande, pour des clients du monde entier, des statues religieuses, des bustes de personnalités publiques, des fontaines ou encore des statues commémoratives. Activité que l'établissement Prouvost abandonne après 1945. "Nous avons vécu la guerre franco-prussienne en 1870, celle de 14-18 et celle de 39-45. à chaque fois, nos moules en bronze qui servaient à couler nos statues étaient réquisitionnés pour être fondus et utilisés dans la fabrication de canons d'armes", raconte Gaëtan Prouvost. Recréer son outil de production étant trop onéreux, l'entreprise décide alors de se tourner vers la fabrication d'articles religieux. "En 45, tout comme la France entière, l'Église, détruite par la guerre, devait se reconstruire. on a su l'entendre et répondre à la demande car on avait un certain savoir-faire", poursuit-il. Aujourd'hui fabricant de chapelets et grossistes d'articles religieux, Prouvost emploie 12 personnes pour 1,5 M€ de chiffre d'affaires dont la moitié à l'export.