Réseau TER : la Région veille au grain

La Région annonçait début décembre la suspension de ses paiements dûs à la SNCF en raison d’une forte dégradation du service TER. Un plan d’action a été engagé à l’issue d’une réunion de crise le 3 décembre. Pour un bilan mi-janvier.

En terme de retard et d’annulation de TER, les Hauts-de-France caracolent cette année en tête des pires régions de France. Un titre peu glorieux que la Région - et la SNCF - doit au dernier rapport de l’Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST). Ces trois dernières semaines, le taux de suppression des TER régionaux a atteint les 8,5 % ! « Alors qu’on devrait être en dessous de 3%… Les chiffres ne sont pas bons ! », lance le vice-président aux transports de la Région Franck Dhersin. Il regrette une qualité dégradée de l’ensemble du service de transport depuis septembre. La situation est telle que le Conseil régional a décidé de suspendre le paiement de décembre dû à l’opérateur, en attendant « une amélioration visible sur le terrain ». L'élu régional prévient : « une suspension pour janvier est plus que probable… Les Hauts-de-France n’ont pas autorité d’organisation de transport... Je ne contrôle rien ! Notre seul pouvoir, c’est le chèque de 500 M€ que nous signons chaque année à la SNCF ».

Parmi les solutions, le recrutement

Vendredi 3 décembre, Franck Dhersin s’est entretenu, lors d’une réunion de crise d’une heure, avec la direction du réseau TER, le patron national Jean-Aimé Mougenot et le directeur régional Frédéric Guichard. De ces échanges, il en ressort que « les moyens mis en oeuvre fin octobre par la SNCF ont été sous-évalués ». Par ailleurs, la Région et la SNCF annoncent la mise en place de nouveaux horaires de TER « dans les noeuds Lille, Amiens et Paris pour améliorer la régularité ». S’ajoutent à cela, plusieurs centaines de recrutements ou redéploiements de postes en interne dès décembre et en 2022. « Sur les 30 M€ de bénéfices qu’a faits la SNCF à l’échelle régionale l’an dernier, seuls 5 M€ suffiraient à l’embauche de plus d’une centaine de personnes », juge Franck Dhersin. L’élu reconnaît toutefois les difficultés à former rapidement de nouveaux talents, notamment sur le métier de conducteur, et se dit « prêt à faire des efforts sur la formation et la communication des postes à pourvoir ».

Nouvelle réunion le 18 janvier

En parallèle, la SNCF mènera « un travail minutieux » sur neuf lignes régionales, dont Lille-Hazebrouck-Saint-Omer-Calais, Lille-Lens, ou encore Lille-Valenciennes-Maubeuge-Hirson. « Les 9 radiales identifiées sont celles qui subissent aujourd’hui le plus la suppression de trains courts, pointe le vice-président aux transports. Nous ferons un point tous les 15 jours pour vérifier l’amélioration ». Enfin, les Hauts-de-France demandent « un effort de la part de la SNCF envers les usagers » sur les abonnements et « qu’ils soient dédommagés ». Une demande sur laquelle l’opérateur ferroviaire n’a pas encore statué.

Ce dernier et la Région se réuniront à nouveau le 18 janvier prochain pour évaluer les efforts entrepris.