Réunifié, Carambar & Co appuie sur l'accélérateur

Photo Sébastien Jarry Photo Sébastien Jarry

Bondues. Le confiseur Carambar & Co a tourné la page des turbulences sociales pour accélérer sur sa seule usine nordiste. Au programme : productivité, nouveaux produits, export et embauches.

 

Les feux de pneus et la crise sociale sont désormais un mauvais souvenir. Carambar & Co devait terminer pour le 1er septembre le déménagement complet de ses cinq lignes de production de l'usine historique de Carambar, à Marcq-en-Barœul, sur son site de Bondues qui devient ipso facto le plus gros site de production de bonbons toutes technologies en France.

Heureux épilogue donc d'abord pour l'usine Carambar, dont les 95 salariés de production ont trouvé autant d'offres de reclassement, suite à un accord signé par trois syndicats sur cinq en mars 2021. Au final, 25% ont choisi de partir en retraite, un autre quart a trouvé un emploi, tandis que l'autremoitié a rejoint le nouveau site.

Pour quoi faire ? Dans un contexte de concurrence exacerbée et de hausse des prix des matières premières, l'objectif de Carambar & Co est d'abord d'améliorer sa productivité. L'arrivée des 7500 tonnes de volumes issus de l'usine Carambar (Carambar, Michoko, Gom's) va y contribuer, en portant mécaniquement le volume global produit à Bondues à 22 500 tonnes. 

Mais la capacité globale est de plus du double, soit 50 000 tonnes ! « On a acheté à Mondelez quelques marques en 2017 puis Lutti en septembre 2018. Ces marques n'avaient pas été soutenues en magasins ni en innovation. L'usine de Marcq a perdu la moitié de ses volumes en dix ans », souligneThierry Gaillard, président du groupe.


Déjà 52 pays


Résultat: le groupe dispose de marques belles mais affaiblies, de grosses capacités de production mais pas de volume. L'enjeu est donc de saturer l'outil, en faisant feu de tout bois.

L'export ? Le groupe distribuait auprès d'une douzaine de pays en 2018, un chiffre déjà porté à 52, représentant 30% du chiffre d'affaires (340 M€ attendus en 2021).

Avec un avantage important : le prix peut être positionné librement dans un pays neuf, en s'appuyant sur l'argument puissant du made in France. Le Moyen Orient, gros consommateur de bonbons mais où Carambar & Co est absent, fait partie des priorités géographiques.

L'innovation? Le travail est mené depuis trois ans avec le centre de R & D de 15 personnes de Bondues dans plusieurs directions :la recyclabilité des sachets, les recettes, pour supprimer des ingrédients tels que la gélatine animale (Krema), l'huile de palme (Poulain) ou encore les arômes artificiels. Ainsi l'entreprise a-t-elle sorti une gamme Krema où la pectine de fruit a remplacé la gélatine, où les arômes de betterave ou de carottes se substituent aux arômes artificiels, etmême avec un sachet en papier. Fin 2021, 85% des produits seront arômatisés de manière naturelle. «Mais on y va progressivement », explique Thierry Gaillard.Car la contrepartie est une hausse des coûts très substantielle–à laquelle s'ajoute la hausse des matières premières, bien difficile à répercuter dans les grandes surfaces. La seule issue est donc d'augmenter les volumes. « C'est une triangulation très compliquée qui nous pousse à être extrêmement compétitifs », défend le président du groupe. Ceci passe aussi par un important programme d'investissement de quelque 10 à 12 M€ d'ici au premier trimestre 2022 : la moitié pour parachever le déménagement, la moitié pour moderniser le site. Ce projet est candidat au plan France Relance. 

 

Le site de Bondues (au 1er septembre)


420 salariés
Un centre de R & D
Production : 22 500 tonnes en rythme annuel
Capacité : 50 000 tonnes
30% de volumes à l'export, dans 50 pays