Rubika affiche ses nouvelles ambitions

Bruno Fontaine, président de la CCI Grand Hainaut et de Rubika, et Stéphane André, directeur du groupement Bruno Fontaine, président de la CCI Grand Hainaut et de Rubika, et Stéphane André, directeur du groupement

Le groupement d'écoles consulaires Rubika fête ses 30 ans avec un gros appétit de croissance. Avec des ambitions internationales renouvelées.

 

L'année 2018 aurait pu être dévastatrice. Le partenaire historique de Rubika en Inde depuis 2008, DS Khulkarni, qui a développé un campus haut de gamme à Pune, a été mis à l'ombre par la justice indienne, suite à des manœuvres de type Madoff, qui ont ruiné au moins 15 000 personnes. Qu'à cela ne tienne, Rubika, qui rassemble les écoles Supinfogame, Supinfocom et ISD (design) s'est mis en ordre de marche pour permettre aux étudiants indiens de poursuivre leur cursus en France (pour 100 d'entre eux), tandis que 5 partaient dans le campus de Montreal. Et 180 autres ont pu relancer leurs études sur un nouveau campus loué en direct par Rubika à Pune.

 

Prise directe

 

L'objectif affiché par Stéphane André, nouveau directeur de Rubika depuis un an, est d'avoir 300 à 400 étudiants en rythme de croisière en Inde. Pour assurer un double diplôme, l'école est en cours pour obtenir le statut d'université.

Sur son campus de Montréal, ouvert en 2016, l'accréditation pour l'animation a déjà été obtenue il y a un an et 40 étudiants suivent déjà ce cursus. Une accréditation techart (artiste-technique) est déposée, indispensable tant pour l'obtention des visas que l'accès aux bourses pour les étudiants canadiens. A terme, l'école québécoise devrait former 150 étudiants. « Le marché est là. Chaque année, 700 à 800 postes se créent dans le jeu ou les films d'animation. Notre campus est en prise directe avec le marché local où l'animation a quelques années d'avance », se réjouit Stéphane André, qui annonce aussi des contacts  en Asie, qui pourraient aboutir dès 2019 en Thailande et un peu plus tard en Chine. L'école lorgne aussi à terme du côté de l'Afrique.

Mais elle ne néglige pas pour autant son navire amiral, le campus de Valenciennes. Installé au Serre Numérique sur 17 000 m2, il doit déjà agrandir les murs face à son développement. L'école va ainsi s'installer dans 5000 m2 supplémentaires. Rubika s'avère une réussite éclatante, 30 ans après sa création par la CCI de Valenciennes, figurant en animation dans le top 5 mondial, et parmi les meilleurs dans le jeu vidéo. Elle figure d'ailleurs tous les ans en haut du classement du Figaro (n°1 en animation en France, n°4 à 6 en design). Ses étudiants décrochent de façon très régulière des prix mondiaux (Siggraph, Animation Film Festival, Ping Awards...). Et sont souvent pré-embauchés pendant leurs études par les employeurs qui les ont reprérés. Le taux de placement dépassent les 90% dans les 12 mois suivant le diplôme. L'école compte désormais capitaliser davantage sur son expérience et le volume de ses 4 000 anciens. « C'est une famille qu'on n'exploite pas assez », relève le directeur, qui veut aussi davantage jouer l'écosystème local. Dans cet esprit, une formation 2D va être lancée en direction de jeunes en échec scolaire. D'autre part, 10 à 15 jeunes pourraient être sélectionnés localement pour les filières longues, avec l'appui de fondations locales. En 2018, Rubika a réalisé un chiffre d'affaires de 8 M€ avec 1 300 étudiants. Une activité bénéficiaire, se félicite Bruno Fontaine, président de Rubika et de la CCI Grand Hainaut

Olivier Ducuing