SDIS 62: la chambre des comptes sonne l'alarme

Selon les sages, le cumul d'avantages accordés à l'encontre des textes représente l'équivalent de 60 équivalent temps plein Selon les sages, le cumul d'avantages accordés à l'encontre des textes représente l'équivalent de 60 équivalent temps plein

 

 

La chambre régionale des comptes vient de rendre public un rapport d'observation très sévère sur l'important service départemental d'incendie et de secours du Pas-de-Calais. Chargé de la sécurité d'1,5 million de personnes, cette structure compte 48 centres de secours et un budget primitif de 120 M€ (2016), mais aussi 1187 sapeurs-pompiers professionnels, 240 personnels administratifs et 15 soignants Comme dit pudiquement le rapport, « le dispositif opérationnel recèle d'importantes marges d'efficience ». C'est le moins qu'on puisse dire. Les sages notent un nombre élevé (4716 en 2015) de « gardes blanches » sans aucune intervention, beaucoup plus coûteuses qu'un système d'astreinte.

Les effectifs ont sensiblement progressé entre 2011 et 2016 (près de 9% en plus), avec une filière administrative « particulièrement étoffée », note le rapport. D'autant que beaucoup de sapeurs-pompiers exercent des tâches administratives et que le nombre de personnes sous double statut administratif et sapeur pompier est très élevé (682), posant nombre de questions réglementaires.

 

Quasi-doublement de la dette en six ans

 

Le rapport pointe aussi la question du temps de travail effectif, avec un différentiel substantiel avec la durée légale. Il évoque « un cumul d'avantages accordés en s'affranchissant des textes » qui représentent au final l'équivalent de 60 équivalent temps plein ! L'avancement, les indemnités sont également dérogatoires, la Chambre prenant exemple de l'indemnité de feu, « non subordonnée à l'exercice d'un travail effectif ».

Pas de surprise si dans le même temps, la situation financière du SDIS se tend en matière de fonctionnement. La masse salariale représente désormais … 87% du budget total. La capacité d'autofinancement s'est dégradée en six ans, l'encours de la dette doublant presque (de 18 à 33 M€).

Les magistrats considèrent que le rétablissement des comptes « passe par une maîtrise soutenue des dépenses de fonctionnement », via « une organisation plus efficiente », et la mise en conformité des rémunérations avec les textes, au moment où le Département du Pas-de-Calais réduit sa contribution. Ils en appellent aussi à un effort sur la gouvernance alors que « les instruments stratégiques et prospectifs font aujourd'hui défaut ».