Services funéraire aux animaux : les ambitions mondiales de Veternity

Villeneuve d’Ascq. L'ex Compagnie des vétérinaires sort du seul univers professionnel vers le grand public. Avec des ambitions internationales dopées par la place croissante de l'animal de compagnie sur toute la planète.

82% des propriétaires d'animaux de compagnie les considèrent comme un membre de la famille. 89% estiment aussi difficile de perdre un animal qu’un proche. Le sondage réalisé par Esthima avec Wamiz en France ne laisse aucun doute : l'animal a pris une dimension considérable dans nos univers, avec un anthropomorphisme galopant.

Une évolution qu'accompagne la Compagnie des vétérinaires depuis sa création à Cambrai il y a 25 ans par 200 vétérinaires, autour de la fin de vie des animaux. La structure n'a cessé de croître pour tenir aujourd'hui 80% du marché français, avec aujourd'hui 2200 vétérinaires au capital, rejoints par CM Equity il y a deux ans et demi. Rebaptisé aujourd'hui Veternity, le groupe pèse 42 M€ avec 380 collaborateurs (48M€ prévus cette année), mais veut accélérer très fortement. Il prépare à cette fin une levée de fonds de 100 M€ qui pourrait être bouclée avantla fin de l'année, indique son Pdg Philippe Thomas. De quoi financer des rachats de réseaux de centres funéraires outre-Atlantique, qui peuvent compter 40 à 60 crematoriums chacun, sur un marché encore très atomisé.

Outre l'Amérique du Nord, où la place de l'animal de compagnie est très importante, Veternity a des ambitions dans plusieurs pays tels le Brésil, le Portugal, laTchéquie, la Slovaquie, l'Espagne. Mais le cœur d'activité est à ce jour en France. Le groupe y crée une nouvelle marque dédiée,Esthima, pour se positionner vers le grand public, dont les attentes sont croissantes pour la fin de vie de leur compagnons, jusqu'à la cérémonie de crémation, la réalisation de bijoux à partir d'une touffe de poils ou des cendres, la dispersion des cendres dans des forêts de mémoire... Esthima entend accompagner, via un réseau de nouvelles agences funéraires, mais pas au-delà du raisonnable. « Nous accompagnons  les gens dans le deuil, mais avec des limites éthiques », insiste le Pdg, qui a par exemple rejeté des demandes de familles américaines d'envoyer des cendres dans l'espace du cher disparu. Les perspectives sont telles que Philippe Thomas projette un horizon 2026 à 300 M€ de chiffre d'affaires avec un cap déjà fixé sur le demi-milliard. Avec 100 à 200 emplois nouveaux en France à la clé.