Tester ses envies avec l'auto-entreprise !

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France

Institué par la loi de modernisation de l'économie, le statut d'auto-entrepreneur devait générer 200 000 emplois en 2009. En 2010, on en recense près du triple. La vocation première du concept était de simplifier à l'extrême l'accès à l'entrepreneuriat. Mission remplie au vu des chiffres : " en 2009, 56% des créateurs d'entreprises en Nord-Pas-de-Calais étaient des auto-entrepreneurs, soit 13 565 inscriptions sur les 24 085 créations de l'exercice ", note Novica Coso, directeur du département création/reprise de la CCI Grand Lille, qui publie lors du salon Créer son premier " baromètre auto-entrepreneur ".

Simplicité, souplesse, efficacité

" Une réussite qui doit tout à la simplicité, à la souplesse et à l'efficacité du dispositif " selon Pierre Rousseau directeur général adjoint de la CCIGL en charge de l'Accompagnement des entreprises. Rapide et gratuite, l'inscription est possible sur Internet sur le site officiel de l'auto-entrepreneur. Attention à ne pas vous laisser piéger par les sites payants! Pour un accompagnement plus personnalisé, l'inscription se fait, selon votre activité, au CFE, à l'Urssaf ou à la chambre des métiers.

Côté cotisations et taxes, le statut est synonyme de légèreté et de simplicité : l'auto-entrepreneur n'est pas soumis à la TVA et est exonéré de Cotisation Economique Territoriale pendant deux ans. Il s'acquitte de ses cotisations sociales et fiscales par un prélèvement libératoireses cotisations sociales et fiscales par un prélèvement libératoireses cotisations sociales et fiscales par un prélèvement libératoireses cotisations sociales et fiscales par un prélèvement libératoire calculé sur la base du chiffre d'affaires effectif: Pas d'activité, pas de cotisation ! L'absence de risque majeur permet à un public très large d'adopter ce statut. Aussi les profils sont-ils très variés, de l'étudiant au retraité, des salariés à mi-temps aux demandeurs d'emploi...Les activités aussi, commerces, prestation de services, profession libérale, prises de manière occasionnelle comme un loisir ou de manière régulière comme un emploi ou second emploi, le statut ouvre un vaste spectre de possibilités..

Des limites non négligeables

Un statut idéal? Non. Il faut veiller à ce qu'il vous convienne et avoir conscience de ses limites. Ce régime limite votre chiffre d'affaires à 80 300 pour la vente de marchandises et à 32 100 pour la prestation de services. N'étant pas soumis à la TVA, vous ne la récupèrerez pas en cas de dépenses. Les cotisations sont certes limitées. Mais comme tout créateur, vous ne cotisez pas à l'assurance chômage et ne bénéficierez donc d'aucune allocation en cas de cessation d'activité. Veillez aussi à être bien couvert, le statut juridique de l'auto-entreprise est similaire à celui de l'entreprise individuelle. " La responsabilité de l'auto-entrepreneur est illimitée. Pour me protéger, j'ai rendu ma résidence principale et mes biens fonciers insaisissables devant notaire " prévient Jean-Jacques Luchier, auto-entrepreneur lillois (lire ci contre). " Le statut n'a pas vocation à durer plusieurs années, il est une marche vers la création d'entreprise " analyse Novica Coso.

Se faire accompagner 

Le taux de réussite des entreprises ayant bénéficié d'un accompagnement est de 80%. 50% seulement pour les entreprises non accompagnées...Mettez donc toutes les chances de votre côté et dirigez-vous vers les divers interlocuteurs disponibles (CCI, BGE...). Un véritable réseau se met en place autour de ce statut qui dispose désormais de sa fédération nationale. L'enquête consulaire précitée montre que les difficultés des créateurs sont en premier lieu la quête de clients (48%), puis le financement de l'activité (24%). " Les inquiétudes ont évolué, nous proposons des formations adaptées aux besoins réels des auto-entrepreneurs " explique Novica Coso. Le salon Créer est d'ailleurs l'occasion pour la CCI d'organiser des sessions dédiées à ces néo-entrepreneurs.

Jean-Jacques Luchier, Lille du jouet

Cadre en entreprise pendant 21 ans, Jean-Jacques Luchier est licencié en 2008. En février 2009,il est un des pionniers des auto-entrepreneurs lorsqu'il crée Lille du jouet.

" J'ai opté pour ce statut pour sa rapidité d'immatriculation et sa simplicité fiscale.
J'ai assisté aux sessions 5 jours pour entreprendre organisées par la CCI qui m'ont permis de rencontrer des personnes aux projets très différents ainsi que des professionnels de la banque, de l'assurance, du marketing... Le suivi personnalisé post-création est aussi très instructif.

Je travaille à domicile, un choix personnel qui me permettait d'améliorer ma qualité de vie, mais aussi indispensable pour respecter le prévisionnel au démarrage, donc rassurant pour les financeurs. Je réalise environ 250 transactions par mois dont 10 à 20% à l'international. En un an, mon chiffre d'affaire a évolué de 46%. Aujourd'hui, je peux me verser un salaire et je recherche un local pour me développer et peut être changer de statut.
Comme conseil, je préconise d'avoir un prévisionnel financier validé par des consultants et de s'entourer de professionnels ! Aujourd'hui, je partage mes risques avec ma banque. J'ai fait rédiger un acte notarial d'insaisissabilité pour empêcher la saisie de mes biens personnels "

 


Delphine Gabet, Fripes à Filles

Passionnée de vêtements, Delphine Gabet a transformé son loisir en activité commerciale. Son dépôt vente Fripes à filles à ouvert ses portes en juin 2010 à Roubaix.

" Le statut de l'auto-entrepreneur me permettait le cumul d'activités. Je peux jauger mon marché sans risque puisque je reste salariée. Mon PDG m'a permis d'aménager mon temps de travail. Mais il faut avoir le poste qui le permet et s'attendre à travailler beaucoup, car on ne peut jamais être à 100% dans une activité. Je me suis inscrite sur Internet, ça a été très rapide, le CFE a été très réactif, en 4 à 5 semaines tout était réglé sur le plan administratif. Le plus gros problème pour moi est d'obtenir des informations claires sur le rapport salarié auto-entrepreneur. Les structures sont très mal renseignées sur ce point. RSI ou CPAM, ça reste très flou pour moi !

En terme d'accompagnement, j'ai surtout profité de mon réseau professionnel : cabinet d'expert comptable, avocats, banquiers... J'ai eu la chance d'avoir un excellent accompagnement bancaire. Internet est également très riche en information.
Malgré un démarrage d'activité en période estivale, j'ai réussi à combler mes charges en trois semaines le premier mois. Je me donne 6 mois pour rentrer dans mes frais et un an pour dégager du bénéfice. Mon objectif final serait de franchiser mon concept.

 

Sandrine Cohez, Le tilleur sur la colline

Sandrine Cohez a créé en janvier 2010 le Tilleul sur la colline à Vimy. Une activité à mi-temps de prestations en communication éco-responsable.

" Ce statut offre une grande simplicité dans la démarche de création, avec peu de gestion administrative et comptable nécessaire post création. Il permet aussi de sortir du régime à tout moment et de s'immatriculer. J'ai été accompagnée par la boutique de gestion de Lens qui m'a aidée à y voir clair d'un point de vue administratif et à structurer mon projet. Je bénéficie d'un suivi post-création précieux et personnalisé.
Je pense arriver à un CA de 20 000 pour la fin 2010,conserver un CA inférieur à 32 000 en 2011. 2012 sera peut-être l'année où je quitterai le statut pour rentrer à plein temps dans la cour des grands.

Mon conseil ? Participer aux salons de création d'entreprise qui permettent en peu de temps de récupérer beaucoup d'informations très utiles, se faire accompagner, partager son projet avec ses proches, dont le soutien dans cette aventure est très important, et faire preuve de beaucoup de rigueur "

 

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