Avec Greencose, Induo rend possible le recyclage de vêtements usagés

La jeune pousse basée à Tourcoing, connue mondialement pour son tissu anti-tâche et anti-transpiration, a mis au point une technologie inédite et brevetée de recyclage des vêtements usagés. Un démonstrateur industriel est attendu pour 2023.

Après son tissu résistant aux tâches et à la transpiration (photo), la jeune pousse de Tourcoing Induo bouleverse à nouveau l’univers textile. Elle vient de dévoiler un procédé inédit de recyclage de vêtements usagés. Les méthodes actuelles, en plus d’être chimiques et coûteuses, ne permettent pas de recycler l’intégralité des vêtements. En cause : les différentes couleurs, les mélanges de coton, polyester, viscose ou encore les points durs (boutons, fermetures éclairs, agrafes, etc.) de ces vêtements usagés. Ainsi « moins de 1% des textiles usagés sont à ce jour recyclés », indique la Dg cofondatrice d’Induo Pauline Guesné. Grâce à sa technologie, développée dans son labo tourquennois depuis deux ans et protégée par deux brevets, Induo parvient à surmonter ces difficultés. L’entreprise est en mesure de broyer les vêtements de toutes les couleurs, de toute composition et avec leurs points durs.

Démonstrateur industriel

A partir de la poudre obtenue - après séparation chimique des différents composants et décoloration - Induo produit une fibre neuve, recyclée et recyclable à 100%, composée de polyester et de pâte de cellulose. Cette fibre longue, baptisée Greencose, tout comme son procédé de création, peut être réutilisée pour la production de fils, de tissus ou de mailles pour la confection de vêtements neufs. Principales caractéristiques de Greencose, sa ressemblance au coton, qui lui permet d’être teint et traité, mais aussi sa résistance semblable à celle du polyester. 

« Notre objectif demain est de recycler un maximum de vêtements avec un impact écologique réduit. Selon nos premières estimations, un vêtement en fibre Greencose versus un vêtement en coton c’est 43% de gain écologique. Ce qui est énorme pour cette industrie ! », poursuit Pauline Guesné.

Cette année, les fondateurs d’Induo ambitionnent de massifier leur production de Greencose en développant un démonstrateur industriel. Avant une unité capable de traiter plusieurs tonnes de déchets textiles par an, suivi d'une usine plus importante pour le traitement de « plusieurs centaines voire de milliers de tonnes à horizon 4 à 5 ans », précise Pauline Guesné à Eco121. Pour mettre en place son démonstrateur et sa première unité de production, Induo exprime un besoin de financement aux alentours de 10 M€. Un investissement que la start up souhaite couvrir en capitaux propres, en prêts mais également en levée de fonds. « Nous devrions lancer les hostilités mi-2022 pour être certain d'avoir les fonds en temps et en heure pour respecter notre calendrier », poursuit la Dg. Induo est également à la recherche d’ingénieurs, « motivés par l’écologie », qu’elle formera à son procédé spécifique. Trois postes en CDI ont déjà été créés depuis le début de l'année. D'autres suivront dans les prochains mois. L'objectif étant de doubler les effectifs actuels pour atteindre la vingtaine de salariés fin 2023.