Tram minier : enterrement de première classe

Souvenons-nous. Automne 2008, salle des mariages de la mairie de Lens : le lancement
d’Euralens promettait un effet Bilbao au bassin minier. Le Louvre devait produire
sur le territoire le même engouement que le Guggenheim à la capitale économique du
Pays basque. Et Daniel Percheron s’enflammait : « notre tramway sera le fleuve qui
manque au bassin minier ». Quatre ans après, le Louvre est là, réussite incontestée pour la région
et l’Etat ; le classement Unesco aussi, attribuable au tissu associatif et à quelques élus, Jean-François Caron en tête… Mais pas l’ombre d’un rail créant du lien sur ce paysage magnifique, mais morcelé de cités minières.

Incompétence de la maitrise d’ouvrage
Le dernier rapport de la Cour de comptes est sanglant : « projet ambigu, réflexion partielle, financement aléatoire, incompétence de la maîtrise d’ouvrage… ». Un enterrement de première classe pour un projet auquel plus personne ne croit. Affligeant pour les élus du bassin minier qui avaient dans les mains la possibilité de transformer concrètement le quotidien des habitants, avec à clé près de 700 M€ d’investissement ! Mais il ne faut pas être ingénieur des Ponts et chaussées pour comprendre qu’un réseau constitué de deux lignes qui ne se croisent pas était mal engagé ! Le grand ménage du Bassin Minier commence avec les démissions de Jean-Pierre Kucheida comme maire de Liévin et président de la Soginorpa, de Guy Delcourt comme maire
de Lens et le départ de Bruno Fouquart, le directeur de la SEM Adevia, au coeur de tous les projets d’aménagement de ce territoire. La nouvelle génération, Sylvain Robert à Lens et Laurent Duporge à Liévin, saura-t-elle s’affranchir des sales habitudes qui tuent ce territoire ? On l’espère vivement et la dernière assemblée générale d’Euralens, le 8 février, les a montrés unis en tribune, cornaqués d’un Daniel Percheron les invitant même à « fusionner »… On peut rêver.