Questions à Laurent Roubin : « Plus de 93% de l'économie française fonctionne normalement »

"Les banques sauront continuer à porter cette indispensable dynamique." "Les banques sauront continuer à porter cette indispensable dynamique."

Comment le monde bancaire régional perçoit-il la nouvelle phase de confinement ? Nous avons interrogé l'actuel président du comité régional des banques.

 

L'économie régionale risque-t-elle de décrocher avec ce nouveau confinement qui s'impose à elle par rapport aux territoires soumis au seul couvre-feu ?

Je ne le pense pas. Les mesures annoncées par le Premier ministre appliquées à notre territoire ne bouleversent pas radicalement le champ d’action des entreprises ; hormis bien entendu, et plus particulièrement, les commerces dits « non essentiels ». Le plan d’accompagnement porté par les pouvoirs publics est maintenu, permettant aux acteurs économiques de continuer de traverser la période. Même si – et nous l’avions souligné dès le printemps 2020 - les plus fragiles restent très menacés.

Bien des entreprises sont fragilisées. Ce reconfinement va-t-il les dégrader encore plus ou bien l'adaptabilité dont elles ont déjà fait preuve devrait-elle limiter la casse ?

Les banques ont agi massivement, dès le départ, pour soutenir les professionnels et les entreprises de la région, en appui des actions menées par les pouvoirs publics (mesures de chômage partiel, Fonds de Soutien...). Nous continuons de leur apporter notre appui afin de leur permettre de traverser cette crise mais aussi, pour tous ceux qui maintiennent leurs développements, à garantir la réussite de leurs projets. La situation des secteurs plus exposés et des acteurs déjà fragilisés avant la crise est plus problématique, même si nombre d’entre eux ont prouvé leur capacité d’adaptation et de rebond. Enfin, sans nier les difficultés, n’oublions pas que plus de 93% de l’économie française fonctionne « normalement ».

Les banques ont accumulé une très forte épargne des Français depuis un an. Thésaurisation de précaution ou bien potentiel carburant pour une reprise forte en fin de crise ?

L’épargne collectée depuis un an correspond d’abord, effectivement, à un réflexe de précaution. L’enjeu est, aujourd’hui, de flécher ces liquidités vers les entreprises, au profit de leur développement. Les pouvoirs publics semblent vouloir prendre rapidement les mesures qui permettront de tirer profit collectif de cette « manne » issue de la crise. Dans ce contexte, soyons optimistes et sachons porter un message positif, d’autant que l’économie française reste accompagnée. Les banques sauront continuer à porter cette indispensable dynamique.

 

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