Veolia investit pour améliorer la valorisation des déchets d'Amiens

Sains-en-Amiénois. Un programme de 50 M€ en 5 ans va transformer le site Secode en un pôle à la pointe de la gestion des déchets et de la production d'énergie verte.

 

"Un projet pilote pour Véolia France et un changement de dimension pour la Secode, afin de faire du déchet une ressource d’avenir ». C’est en ces termes qu’Anne Le Guennec, directrice générale de l’activité recyclage de Veolia France a présenté, début septembre, le projet que le spécialiste des déchets a imaginé pour son site de Sains-en- Amiénois, à 6 km au sud d’Amiens. Géré depuis 1974 par l’une de ses filiales, la Secode, il doit mobiliser 50 M€ sur cinq ans pour le transformer en un « pôle de valorisation multi-filières », baptisé Valopôle. Concrètement, l’objectif est de réduire drastiquement les déchets stockés, en valorisant quelque 50 000 tonnes supplémentaires chaque année. Comment ? En mettant en place des systèmes de tri de pointe permettant, par exemple, de recycler aussi bien les capsules de café en aluminium que les boîtes de conserve pleines et les palettes. Surtout, avec ses nouveaux process, Veolia entend tripler la production d’éco-matières, de fertilisants utilisables dans l’agriculture par exemple, comme d’énergie verte.

D’ici 2026 l’activité de méthanisation devrait monter en puissance, générant la création de quarante à cinquante emplois directs. « Il s’agira de salariés en insertion de l’association Les Astelles, qui occuperont des postes sur le pôle biodéchets et de tri des déchets valorisables », annonce Emmanuel Ketels, le directeur du site.

Energie verte 

Actuellement, la Secode, qui emploie 35 personnes, produit déjà quelque 7,5 millions de m3 de biogaz, soit une puissance de 11 GWh /an, l’équivalent de la consommation de 4 500 foyers. «Le site est le premier producteur d’énergie verte à partir du biogaz de Picardie », soulignent les responsables de Veolia. Sur place, l’entreprise fabrique également 15 000 tonnes de fertilisant et recycle autant de bois destiné aux chaufferies ou à l’industrie des panneaux composites. Pour mémoire, le site avait été créé en 1972 par un agriculteur local, dans le but d’enfouir les déchets d’Amiens. Depuis, la ville reste l’un de ses principaux partenaires. Sauf que l'agglo a grandi et que la Secode a élargi son périmètre de collecte. Désormais, ce sont 200 000 tonnes de déchets divers qui sont acheminées chaque année sur le gigantesque site (55 hectares), issues des poubelles de 700 000 habitants de l’agglomération et des zones limitrophes.

Dans l’Amiénois, où le groupe possède huit sites, Veolia emploie 300 personnes. Soit un peu moins de 20% de ses effectifs des Hauts-de-France (1 900 salariés). A l’échelle régionale, le groupe collecte les déchets de près de 900 communes et de 5 000 entreprises, dont Nespresso ou DS Smith Packaging. Au total, il y réalise 300 M€ de chiffre d’affaires en moyenne chaque année