Xavier Dectot : Il veut accrocher les entreprises aux cimaises du Louvre Lens

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Son premier pari est en passe d'être gagné. Xavier Dectot a la lourde charge de diriger le nouveau musée Louvre-Lens, qui sera inauguré le 4 décembre et ouvert au public le 12. Un défi un peu fou pour ce conservateur, ancien khâgneux à Henri IV– un choix, car il était également pris en maths sup à Louis le Grand !- diplômé de l'école des Chartes, et grand spécialiste de l'histoire médiévale. Sa thèse, écrite au terme de deux années de recherche depuis la Casa Velasquez de Madrid, portait sur les sépultures royales en Espagne au milieu du Moyen Âge. Bien loin du bassin minier, de ses arcanes et de son écheveau de susceptibilités. Pourtant, ce bientôt quadra a su surmonter les difficultés pour mener à bien la première phase. Nommé il y a dix huit mois, après dix ans passés au musée de Cluny, ce fils de médecin et d'une enseignante de français, originaire du Poitou, n'a eu qu'une obsession : recruter ! Arrivé seul, accompagné d'une administratrice générale quatre mois plus tard -Catherine Ferrar, détachée du conseil régional, il a porté l'équipe à 40 personnes avant l'ouverture. Elle en comptera 70 en rythme de croisière.

 

« Pour que la greffe prenne, il est important que les Pme s'impliquent »

 

L'effervescence est à son comble ces jours-ci avec les ultimes préparatifs, les dernières installations d’œuvres... et déjà la préparation du moyen et long terme : il s'agit de garantir les ressources propres de l’Établissement Public de Coopération Culturelle à caractère administratif. Avec une véritable logique entrepreneuriale. « On met en place une culture du résultat pour nos missions : comment les remplir et arriver à faire mieux », explique-t-il. Parmi ses objectifs prioritaires : lever des ressources propres, notamment en terme de mécénat, pour compléter le financement du fonctionnement ...et réduire ipso facto la dépendance aux fonds des collectivités. « Il est important pour que la greffe prenne, qu'à côté des grands mécènes, les PME locales s'impliquent et qu'elles en profitent : le Louvre est accessible ! »

La dynamique territoriale insuffisante, l'apathie des élites locales, les querelles picrocholines? Xavier Dectot ne s'alarme pas. « Au bout de deux ans après l'implantation du centre Pompidou, Metz démarre à peine. C'est normal que ça prenne du temps. Le Louvre Lens est un facteur d'attractivité, une étincelle, un catalyseur ».

Nommé pour cinq ans, Xavier Dectot a désormais installé sa petite famille dans le Douaisis, là où ses deux jeunes enfants pouvaient suivre une classe de musique. Sa femme, elle aussi conservatrice au musée du Louvre, mais à Paris, fait la navette quotidiennement. Pas question pour eux de travailler ensemble au Louvre-Lens. « On tient à notre vie de couple », s'amuse-t-il. Son agenda est aujourd'hui si rempli qu'il n'a plus guère le temps pour les loisirs : faute d'entraînement, il confesse que sa dernière participation aux 10 km de la route du Louvre aura été éprouvante. Mais cet amateur de cuisine, qui a d'ailleurs commis un ouvrage de recettes de banquets médiévaux, s'est promis de se remettre au piano.

Olivier Ducuing

 

Bio Express

1973

Naissance

1997

Reçu au concours de conservateur du patrimoine

2001

Nommé conservateur au musée de Cluny

27 mars 2011

Nommé directeur du musée Louvre Lens

Parmi ses publications : Catalogne romane, Paris, Ville rayonnante,D’or et de feu, l’art en Slovaquie a? la fin du Moyen Âge.

 

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