Protéines d'insectes : Ynsect va investir massivement à Amiens
C'est l'une des conséquences directes de l'explosion tant annoncée de la demande mondiale pour des alternatives aux protéines de viande : Ynsect, pionnier de l'utilisation des insectes dans l'alimentation animale, a confirmé l'implantation de sa première usine à Amiens. Une fois les autorisations administratives accordées, les premiers coups de pioche du chantier seront donnés en 2019 pour s'achever un an plus tard.
L'entreprise, détentrice 23 brevets et qui a su lever 40M€ de fonds propres, confirme que l'unité occupera un terrain de 18 hectares. Mais ses dirigeants se refusent à livrer tous les détails relatifs à sa surface précise, ni même à ses capacités de production. Selon plusieurs sources proches du dossier, l'investissement pourrait s'établir entre 150 et 180 M€. Antoine Hubert, co-fondateur et actuel président du groupe d'agrotech, estime qu'elle « disposera des capacités bien plus significatives que celles envisagées dans un premier temps, compte tenu de l'état des pré-commandes ». Soit un chiffre supérieur à 20 000 tonnes, niveau de production avancé lors de l'annonce du passage à la phase industrielle du projet Ynsect, en 2017.
Emergence d'une filière
Un an plus tôt, la société avait lancé un premier démonstrateur industriel à Dole, dans le Jura. Il lui avait permis de valider définitivement son process de très haute technologie, garantie de qualité de la matière première. Une fois arrivé à maturité, les vers sont en effet transformés en huile et en une poudre très riche en protéines. Cette matière entre ensuite comme composant dans l'alimentation destinées aux animaux domestiques et aux poissons d'élevage. « Nos études ont montré les bienfaits de nos produits qui participent à la santé animale et permettent même de réduire certaines infections dans les élevages. De même, les analyses réalisées avec l'institut LaSalle Beauvais ont montré que l'utilisation des déjections des vers en tant qu'engrais présentait des propriétés très intéressantes », souligne Antoine Hubert.
L'usine devrait générer une soixantaine d'emplois au démarrage, une centaine à terme. Présent lors de l'annonce, Xavier Bertrand, le président de Région, s'est non seulement félicité du choix d'Amiens, un temps en concurrence avec Reims, mais également de l'éclosion d'une filière « protéines d'insectes » dans la région.
A Nesles, la société Innova Feed, spécialisée dans les protéines d'insectes pour l' aquaculture, s'apprête en effet à implanter une autre unité de production. Laquelle devrait produire quelque 10 000 tonnes de protéines. De quoi répondre – un peu – au déficit mondial de la production de protéines, estimé à 60 millions de tonnes en 2030.
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