2021, année record pour la Caisse d'Epargne Hauts-de-France

Lille. La reprise économique l'an dernier a profité à plein à l'Ecureuil des Hauts-de-France, en croissance d'activité de 6% tandis que son résultat net grimpait de près d'un tiers, à 166 M€. De quoi réaffirmer son modèle d'entreprise coopérative de circuit court. 

« On est plus qu'une banque, on est une entreprise du territoire en circuit court ». Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d'Epargne Hauts de France salue ainsi les résultats de la banque régionale, au terme d'un exercice 2021 modestement présenté comme « solide, appuyé sur d'excellents résultats commerciaux qui servent nos objectifs de développement de la région ». Sur fond de reprise, la banque a pris plus que sa part, avec un produit net bancaire en progression de 6%, à hauteur de 678 M€, tandis que le résultat net atteignait 166 M€, en poussée de 31%. L'année a été marquée par l'acquisition de nouveaux clients (40 000), avec une poussée de 6% des clients « premium », et un volume de crédits en forte augmentation : +13% en crédits immobiliers, + 15% en crédits consommation, notamment. « Sur les particuliers, on tutoie les 4 mds €. Nous représentons un financement immobilier sur six en région », se réjouit Laurent Roubin. Le nombre de socétaires a aussi crû de 10 000. "Nous avons 400 000 sociétaires sur 1,1 million de clients, l'objectif est d'élargir cette base", note Philippe Lamblin, président du COS, qui annonce aussi vouloir systématiser l'accès des collaborateurs aux parts sociales.

Les leviers de diversification annoncés prennent corps peu à peu : la santé, qui aura concentré 400 M€ de financements, l'agriculture, avec plus d'une centaine d'exploitations désormais clientes en deux ans, la banque privée également, qui enregistre une collecte en hausse de 35% sur un an.

La Caisse d'Epargne Hauts de France voit aussi sa foncière « L'Etoile du nord » prendre de l'envergure, non seulement avec le nouveau siège le ShaKe sur Euralille, livrable en fin d'année, mais aussi avec différentes opérations dont une acquisition très récente à Bruxelles. Le patrimoine immobilier atteint ainsi les 300 M€ « et l'objectif est de le porter à 500 M€, mais sans urgence », indique le président du directoire. La banque a aussi poursuivi en 2021 son grand chantier de rénovation de ses 300 agences, à hauteur de 20 M€ mobilisés. Déjà 60 agences sont au nouveau format et leur rénovation se poursuivra au rythme de 20 à 30 par an.

On notera aussi sur l'exercice le recul très significatif (-19%) du coût du risque, et un coefficient d'exploitation (qui mesure la productivité de la banque) performant, sous les 60% (59,4%).

Plus de questions que de réponses pour 2022

Cette bonne santé n'est pas de trop face à la situation nouvelle qui se présente, même s'il y a plus de questions que de réponses à ce stade, relève Laurent Roubin, qui indique ressentir deux phénomènes : le degré élevé d'interrogation des chefs d'entreprises, notamment dans les transports ou l'industrie, et la problématique du pouvoir d'achat qui préexistait et a été accélérée par la guerre en Ukraine. La Caisse compte d'ailleurs jouer son rôle au profit de l'accueil des réfugiés, en mettant à disposition 137 logement de son parc social (via SIA Habitat, SIGH et HLM de l'Oise), ainsi que 55 locaux commerciaux pour les associations, en plus d'une contribution directe de 150 K€ à la Croix Rouge.