4P-Pharma veut faire pousser des molécules

La start-up a choisi Lille pour développer des candidats médicaments dans un modèle économique original. Elle doit lever 1 M€€ d'ici la fin de l'année puis 5 à 10 M€€ dans les deux ans.

 

La concentration de matière grise au mètre carré est impressionnante. Nous sommes chez 4P-Pharma, à l'Institut Pasteur de Lille. Les bureaux jouxtent ceux d'une autre bio-tech bien connue, Genoscreen. 4P-Pharma compte cinq personnes, tous docteurs en science. Aux commandes, Revital Rattenbach, une trentenaire franco-israélienne docteur en biologie, titulaire d'un MBA et créatrice d'une première entreprise spin-off de l'université Paul et Marie Curie. La société a été mise en sommeil depuis. C'est aujourd'hui une nouvelle aventure que la scientifique engage, en lien avec le chercheur israélien Itschak Lamensdorf et sa société Pharmaseed. Celle-ci, spécialisée dans le développement de molécules pharmaceutiques jusqu'en phase 2, compte d'ailleurs 10% du capital de 4P-Pharma. Le nom fait référence aux 4 « Preuves » qu'elle entend rapporter sur les molécules qu'elle développe : concept, mécanisme, principe, pertinence.

La start-up s'est installée là en décembre après avoir hésité entre l'Espagne, l'Irlande, la République tchèque ou encore la Pologne. Pasteur Lille héberge la société mais n'est pas à son tour de table.

 

Le portefeuille des SATT

 

L'objectif de l'entreprise est de multiplier le développement de molécules. Celles qui existent déjà mais que, par son savoir-faire adossé à celui de Pharmaseed, elle pense pouvoir repositionner. Et celles qui sont créées par des chercheurs. « Nous ne sommes pas des inventeurs nous-mêmes », précise la dirigeante. C'est ainsi que 4P Pharma s'appuie fortement sur les sociétés d'accélération du transfert de technologies (SATT), nées il y a trois ans pour valoriser la recherche hexagonale, riches d'un portefeuille croissant de molécules. Et pour chaque candidat médicament, 4P-Pharma se fait fort de trouver des partenaires pour investir et financer le développement pré-clinique. Le modèle trouve ainsi sa performance économique plus tard lorsque la spin-off créée cède la licence aux big pharma.

 

Aujourd'hui, 4P-Pharma, qui se présente comme un « incubateur technique », porte 4 molécules, bientôt cinq. L'une sur les dystrophies musculaires, sur laquelle un brevet est en cours de dépôt, et pour laquelle elle est en négociation avec le fonds d'investissement Orbimed, une autre sur certains types de cancers, la troisième sur les maladies inflammatoires, la quatrième sur la fonction anti-abus (pour empêcher les usages addictifs de certains médicaments).

 

La société restera une structure légère, puisque Revital Rattenbach envisage seulement de doubler ses effectifs dans les deux ans. Beaucoup d'activités de recherche sont externalisées. En revanche, la montée en puissance de la société devrait s'accompagner de plusieurs tours de table financiers. Le premier en amorçage d'ici la fin de l'année, pour 1 M€€. Des discussions sont en cours avec plusieurs structures régionales bien connues. Et une levée de fonds beaucoup plus importante doit suivre deux ans plus tard, entre 5 et 10 M€

 

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