Amiens : polémiques autour de l'aménagement d'une ZAC

La contestation monte autour de l'aménagement de la ZAC Boréalia, un espace de 62 hectares construit sur des terres agricoles. Un non sens écologique, selon les opposants.

 

"Modèle dépassé », «aberration écologique », «non sens environnemental ». Les opposants à la zone Boréalia, prévue à l’ouest d’Amiens à l’horizon 2023, n’ont pas de mots assez durs pour ce projet qu’ils considèrent aller à contre-sens de l’histoire. Leur argument principal ? Il va « artificialiser » - « bétonner », disent- ils – pas moins de 62 hectares de terres agricoles. Pour tenter de faire revoir sa copie à Amiens Métropole, un collectif s’est créé dont la pétition a déjà recueilli plus de 30 000 signatures . La ministre de l’Ecologie elle-même, Barbara Pompili, est montée au créneau. Interrogée par France 3 Picardie lors du récent déplacement de Jean Castex à Amiens, elle a invité Amiens Métropole à reprendre le dossier. «On est sur un modèle complètement dépassé. Amiens a suffisamment d'espace pour construire des entreprises et des logements sans être obligée d'artificialiser. On travaille avec la collectivité pour qu'elle revoie son projet », a expliqué la ministre. Faux, a rétorqué Alain Gest, président d’Amiens Métropole, visiblement décidé à faire aboutir un dossier–imaginé il y a 20 ans–qu’il estime structurant pour l’avenir économique du territoire.

Selon un rapport de la Mission régionale d’autorité environnementale, rendu en octobre dernier, Amiens Métropole n’a pas suffisamment mesuré l’impact environnemental du projet. La commission pointe notamment l’important trafic de poids lourds que la commercialisation de la zone pourrait entraîner. Des remarques visiblement prises en compte, Marc Foucault, le vice-président d’Amiens Métropole en charge de l’économie, ayant promis que Boréalia serait « la dernière zone d’activités faite de façon classique, sur les terres agricoles ». La collectivité n’a, de toute façon, pas le choix, la loi Climat qui s’imposera en 2030, prévoyant un objectif de zéro artificialisation nette à cette date.