Emploi cadre : Les recrutements au plus haut en 2022

Avec plus de 18 000 embauches, l’emploi cadre régional a été particulièrement dynamique l’an dernier. Mais ne devrait pas réussir à tenir le choc cette année.

Le marché de l’emploi cadre s’est clairement joué de la crise l’an dernier. 2022 est même synonyme d'un nouveau record pour les Hauts-de-France : pas moins de 18 800 embauches de cadres ont été réalisées sur l’année. Des recrutements en hausse de 16% par rapport à 2021, selon la dernière enquête de conjoncture de l’Apec. Notre dernier record datait de 2019 avec 18 040 nouvelles embauches. Fin 2022, les Hauts-de-France employaient ainsi 246 760 cadres, soit 6% des effectifs de l’Hexagone.

Dans le détail, le département du Nord a concentré une grande majorité des offres en 2022 (63%), essentiellement localisées dans la métropole lilloise, suivi du Pas-de-Calais et de l’Oise avec 12% des offres chacun. Parmi les 37 000 offres d’emploi diffusées sur le site de l’Apec, les métiers les plus recherchés étaient ceux liés au développement informatique, à l’audit et à l’expertise comptable. Notamment dans les secteurs des services (67%), de l’industrie (16%) et du commerce (11%), détaille Valérie Fenaux, déléguée régionale de l’Apec. Pour répondre à leurs besoins de compétences, certaines entreprises régionales n’ont pas hésité à jouer la carte de la promotion interne. On en a compté 5 260, poursuit la déléguée régionale de l’Apec, en forte progression sur un an (+38%). Il y a eu 3 360 créations de postes nettes l’an dernier. Là aussi, en hausse significative par rapport à 2021 (+49%).

La performance réalisée l’an dernier positionne notre région au quatrième rang des territoires les plus dynamiques. Derrière l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais devant l'Occitanie. Au national, le recrutement de cadres a connu un record historique avec plus de 300 000 embauches en 2022 (+15% sur un an). Avec un nombre de promotions internes inédit : 63 500 sur les 80 200 créations de postes nettes.

Après l'embellie, la prudence

L’inflation et les taux d’intérêts élevés impactent les plans d’investissement des entreprises. Tout comme les risques géo- politiques, l’instabilité bancaire et l’enlisement des conflits sociaux. Résultat : l’Apec table sur une contraction en 2023 avec 17 740 embauches attendues (-6%). « Il y a beaucoup d’incertitude mais le volume global reste tout de même élevé et proche de celui d’avant-crise », précise Valérie Fenaux. Selon qui ce recul est essentiellement lié à l’industrie automobile, agroalimentaire ou encore la chimie qui révisent leurs prévisions à la baisse.

De même que l’industrie textile qui prévoit des recrutements en baisse de 6%. Ceux-ci seront également en retrait dans la distribution généraliste (-9%) et spécialisée (-12%). Néanmoins l’industrie restera le secteur, après les services, qui réalisera la majorité des recrutements cette année.

Comme à l’accoutumée, le Nord aspirera une grande partie des offres d’emploi attendus en 2023. Huit sur dix, selon l’Apec, soit 14 150 offres. Et six embauches sur dix se feront au sein des Pme régionales.

Les jeunes plébiscités

Le commercial, le marketing, les études, la R&D et l’informatique seront les métiers les plus recherchés. La primeur sera donnée aux jeunes affichant entre 1 à 5 ans d’expérience. « Il arrive que les intentions diffèrent de la réalité, prévient la déléguée régionale de l’Apec. Si les entreprises ne trouvent pas les compétences désirées auprès des plus jeunes, elles n’hésiteront pas à aller chercher auprès des plus expérimentés. A savoir ceux avec plus de 20 ans d’expérience ».

Ces profils ont représenté 7% des recrutements en 2022, alors que les intentions tournaient autour de 5%.

L'intérim en repli

Les derniers chiffres de l’emploi intérimaire, indicateur avancé de l’économie, se sont avérés en retrait de 1% au 4e trimestre 2022. Alors que leurs effectifs avaient augmenté de 1,6 % au trimestre précédent. Ainsi, en fin d’année, notre région employait 70 000 intérimaires, soit une perte de 700 emplois en un trimestre. « L’Aisne subit la perte relative la plus importante : -2,6 % (150 intérimaires de moins) tandis que le Nord enregistre le recul le plus conséquent en valeur absolue avec 550 postes en moins soit -1,8 % », précise l’Insee dans sa note de conjoncture. Les effectifs sont également en retrait dans le Pas-de-Calais (-1,6%) et dans la Somme (-1,2%). Seule l’Oise affiche une hausse de l’intérim : +3,6%, soit 400 intérimaires supplémentaires.