Arc : bis repetita ...

Arques. Rien ne va plus -une fois de plus- chez le géant verrier. Une désorganisation logistique et en conditionnement crée une impasse de trésorerie de plus de 20 M€.

 

En région, l'incroyable feuilleton Ascoval a trouvé son épilogue avec le rachat par l'allemand Saarstahl, à la grande satisfaction de la ministre de l'industrie Agnès Pannier-Runacher venue sur place à la mi-septembre. L'autre feuilleton, celui du retournement d'Arc, semblait quant à lui achevé en avril 2020. Un accord avec l'Etat avait permis à l'entreprise, soigneusement évitée par les banques, d'obtenir un prêt de 31 M€, sorte de substitut à un PGE, portant le total de créances de l'Etat sur Arc à 100 M€. De quoi remettre en principe l'entreprise sur les rails une bonne fois. Du reste, la direction évoquait en début d'année une très belle reprise et des perspectives flatteuses, tandis que le reste du groupe affiche de belles performances aux Emirats, aux Etats-Unis comme en Chine. Et pourtant la même ministre se voit aujourd'hui sollicitée à nouveau, à sa grande stupéfaction, pour sortir l'entreprise d'une nouvelle impasse de trésorerie de plus de 20 M€. Une paille ! Que s'est-il passé ? Deux très gros ratés pendant l'été, l'un sur le déploiement d'un nouvel ERP pour la gestion logistique, l'autre sur l'externalisation du cartonnage. Avec des arrêts de ligne, des retards de livraison, des pénalités, et l'obligation de recruter un gros volant d'intérimaires...

Le tout sur fond de forte augmentation des coûts des matières premières dont il faudra reporter l'impact sur les prix de vente. Résultat, les comptes virent à nouveau au rouge et placent encore l'entreprise en situation tendue pour les échéances de trésorerie de fin d'année. Le directeur général Tristan Borne a été remercié, ainsi que le directeur des opérations Europe, le pdg américain Nicholas Hodler reprenant directement les rênes. « Le directeur général a servi de fusible », analyse Frédéric Specque, représentant de la CGT, pour qui les deux projets, logiciels comme condi- tionnement, restent bons sur le principe. « La crise que nous vivons est conjoncturelle mais pas structurelle », estime-t-il. Bercy a missionné un audit pour évaluer la situation, estimant que la reprise en main directe par l'actionnaire serait un élément de la discussion. Xavier Bertrand a de son côté fait savoir qu'il ne laisserait pas tomber l'entreprise mais que c'est d'abord à elle de trouver des partenaires privés.

Le feuilleton n'est pas encore terminé.