Allocation d’actifs : diversifier ses placements à 360°

Depuis 357 ans, la banque Neuflize OBC, accompagne et conseille les entrepreneurs et les familles dans la gestion de leur fortune. Olivier Raingeard, directeur des investissements, détaille de quelle manière investir dans cet environnement économique et financier en pleine mutation.

Publié le 19/11/2025 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Quelles sont les mutations structurantes pour l’économie mondiale ?

Trois grandes mutations affectent le système économique et financier mondial. D’abord, la fragmentation géoéconomique s’amplifie, centrée autour de la guerre économique que se livrent les Etats-Unis et la Chine. Ensuite, la transformation technologique s’accélère avec l’intelligence artificielle (IA) et la robotique. L’IA constitue d’ailleurs l’un des enjeux de l’opposition sino-américaine, celle-ci étant un élément déterminant de la performance économique pour les prochaines décennies. Enfin, la transition énergétique reste essentielle dans un contexte de développement d’une intelligence artificielle énergivore et de changements climatiques aux conséquences humaines et économiques toujours plus importantes.

Quelle est la place de l’Europe et de la France dans ce contexte ?

L’Europe décroche économiquement depuis la crise de 2008, distanciée par les Etats-Unis et dépassée, désormais, par la Chine. Le rapport Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, plaide pour une restauration de la compétitivité de l’Europe. Celle-ci est basée sur trois axes: rattraper notre retard technologique, poursuivre la décarbonation de notre économie, et réduire les dépendances excessives qui se manifestent dans de très nombreux secteurs. Si la France dispose d’un certain nombre de forces (capital humain, infrastructures…), elle pâtit cependant d’une gestion inefficiente de ses finances publiques.

De quelle manière investir dans cet environnement complexe ?

Depuis le Brexit, les chocs d’incertitude qui transforment notre écosystème économique et financier sont plus fréquents, et de grande ampleur. Malgré cela, depuis 2016, les actions américaines et européennes progressent respectivement de 296% et 118% (au 31 octobre 2025). Par conséquent, cette classe d’actifs reste l’une des plus rémunératrices sur le long terme. Dans ce contexte, une allocation sur les actifs risqués peut être complétée par des investissements en Private equity, car ils jouent un rôle essentiel dans le financement de l’économie. Pour se faire, la sélection des gérants et la diversification des stratégies sont des éléments clés.

Qu’en est-il des actifs considérés comme moins risqués ?

La baisse du taux dépôt de la Banque centrale européenne pèse sur la rémunération des actifs monétaires et assimilés. L’investisseur à la recherche d’une rentabilité supérieure doit considérer d’autres classes d’actifs telles que les obligations d’Etat et d’entreprises ou encore la dette privée qui offrent des espérances de rendement supérieures, la part de chacune d’entre elles étant fonction de son profil de risque.

Recommandez-vous, justement, une allocation type aux investisseurs ?

Chaque situation étant différente, nous pourrions dire qu’il y a autant d’allocations d’actifs que d’investisseurs. Préalablement il est majeur de s’interroger sur le rendement recherché, le risque que l’on est prêt à supporter, son horizon d’investissement et le niveau de liquidité de son allocation. La construction d’un portefeuille découle naturellement des réponses apportées. Il y a néanmoins deux traits communs : le premier tient dans la recherche d’une allocation qui permette de se prémunir de l’inflation; le second dans le niveau de diversification à 360°, qui favorise des allocations robustes et performantes.