Désobéir pour mieux diriger : et si c’était le secret des leaders de demain ?

Une tribune de Cédric Pozniak, consultant associé Quintesens et coach professionnel.

Publié le 01/06/2025 par Cabinet QuinteSens / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Le mot désobéir vient du latin disobedire, composé de dis- (la négation) et obedire (écouter attentivement).


Ainsi, obéir signifiait à l’origine 
« tendre l’oreille vers » ou « écouter avec attention », ce qui impliquait une soumission à l’autorité.

Désobéir, c’est donc littéralement « refuser d’être soumis ». Un sens qui résonne avec l’idée de prendre du recul sur les règles établies.


Obéir est rassurant. Suivre les règles, appliquer les directives, respecter la hiérarchie… autant de piliers qui structurent l’entreprise depuis toujours.

Mais dans un monde en perpétuel mouvement, où l’incertitude est la norme, une qualité émerge chez les leaders inspirants : la capacité à désobéir intelligemment.


Désobéir, ce n’est pas rejeter l’autorité ni sombrer dans l’anarchie. C’est savoir dire non quand il le faut, remettre en question des règles obsolètes et oser explorer des voies inattendues. Les grands innovateurs n’ont-ils pas tous, à un moment donné, refusé de suivre les chemins tout tracés ? Leur succès repose sur une audace réfléchie.
Pourquoi les dirigeants doivent-ils apprendre à dire non ?


Dans un environnement où les process s’accumulent, où les organisations se rigidifient, un excès de conformisme devient un frein. Refuser un reporting inutile, contourner une procédure archaïque, défier une décision déconnectée du terrain…

Ces actes de désobéissance ne sont pas des caprices, mais des leviers d’efficacité et de performance.
Un manager qui ose questionner les habitudes, c’est un leader qui ouvre la voie à l’innovation. En libérant la parole, en encourageant l’esprit critique, il stimule l’agilité et favorise une culture de responsabilisation. 


Mais comment pratiquer une désobéissance constructive ?



Tout réside dans l’intention et la posture.

Désobéir pour désobéir n’a aucun sens. Il s’agit d’adopter une posture de leader visionnaire :


•Questionner l’utilité et l’impact réel des consignes.

•Prendre des décisions alignées avec le terrain et les réalités opérationnelles.


•Assumer ses choix et en mesurer les conséquences.


Un exemple me vient en tête, celui de Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix qui avait désobéi aux règles financières et bancaires en proposant des microcrédits aux personnes les plus pauvres du Bangladesh.


Les règles établies sont des soft-skills nécessaires. Les entreprises ont besoin de dirigeants capables de briser certains codes pour avancer. La désobéissance managériale n’est pas une menace, mais une formidable opportunité d’évolution. 
Alors, à quoi allez-vous désobéir dès demain?