Faire de la mer et du fleuve les moteurs de l'économie régionale

Un maillage stratégique au cœur des Hauts-de-France

Les Hauts-de-France bénéficient d’une situation géographique exceptionnelle, au croisement des grands corridors européens. Avec près de 1 000 km de voies navigables et des infrastructures portuaires majeures comme le port de Dunkerque - troisième port de commerce français - la région est au cœur d’un réseau logistique majeur. A l’horizon 2030, l’ouverture du Canal Seine-Nord Europe viendra amplifier cette dynamique, en connectant les grands ports maritimes du nord de l’Europe au bassin parisien et au-de- là. A condition toutefois de réussir l’intégration des chaînes logistiques fluviales et maritimes, encore trop cloisonnées.

Car si le port est naturellement tour- né vers le large, son articulation avec son arrière-pays n’en est pas moins déterminante.

Le transport fluvial permet d’acheminer des volumes massifs sur de longues distances, avec un impact environnemental réduit. Un bateau fluvial de 2 000 tonnes transporte en moyenne l’équivalent de 100 camions, tout en divisant par cinq les émissions de CO2. A l’heure où les entreprises cherchent des solutions décarbonées, cette voie d’eau devient un atout incontournable.

Un levier encore sous exploité

Malgré ces avantages, le transport fluvial reste sous-utilisé en France puisqu’il représente aujourd’hui moins de 3% du fret contre plus de 20% aux Pays-Bas. Pourtant, son potentiel est immense dans une région industrielle, agricole et logistique comme la nôtre. Il permet de réduire les coûts, d’améliorer la régularité des livraisons et d’accéder directement aux installations portuaires, en limitant la congestion routière.

Certaines filières s’engagent déjà, qu’il s’agisse de la construction, de l’agroalimentaire ou de l’énergie. Forts de notre ancrage local et de notre proximité avec les acteurs de la filière, nous observons au Crédit Maritime Seine Nord l’émergence d’initiatives ambitieuses, portées par des chargeurs, logisticiens et collectivités engagés dans la transition logistique.

La flotte de bateliers, elle aussi, doit évoluer. Il faut investir dans des bateaux plus modernes, plus grands, plus sobres. Intégrer les innovations technologiques, adapter les infrastructures, former une nouvelle génération de bateliers : autant de défis à relever pour renforcer l’attractivité du fluvial.

Construire l’avenir sur l’eau

La reconquête fluviale est donc en marche. En connectant l’intérieur des terres aux grands ports maritimes, les Hauts-de-France capitalisent sur un levier de croissance durable et structurant. C’est tout l’enjeu d’une vision intégrée du transport, où mer et fleuve ne s’opposent pas, mais se complètent.

Parce que l’économie bleue commence aussi dans nos fleuves.