Florence Crombez Consultante chez QuinteSens

Et vous ? Etes-vous plutôt chêne ou roseau ?

Publié le 29/03/2021 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

“Je plie. Je ne romps pas” extrait de la fable « Le chêne et le roseau » de Jean de La Fontaine
“Je plie. Je ne romps pas” extrait de la fable « Le chêne et le roseau » de Jean de La Fontaine

Et vous ? Etes-vous plutôt chêne ou roseau ?

Le chêne est grand, fort, solide. Il affronte la tempête de face. Le roseau, lui, est beaucoup moins impressionnant. Parfois, on le remarque à peine. Mais il aborde la tempête avec intelligence et agilité. Toute ressemblance entre cette fable et la période actuelle serait tout à fait ... volontaire ! La fable de La Fontaine de notre enfance s’est récemment rappelée à moi. Au-delà de l’intérêt que j’y ai retrouvé, je me la suis appropriée professionnellement. Nous sommes en effet très nombreux à vouloir ressembler à cet arbre, être forts. Et tant mieux ! Cela nous permet de développer de grandes qualités, telles que le calme et la stabilité, même en situation de crise ou de forte pression. Le « Sois Fort » (cf. Eric Berne) se distingue également par des aptitudes à prendre des décisions et assumer des responsabilités.

Mais toute médaille a son revers ! Ces belles qualités, poussées à l’extrême, peuvent devenir nos fragilités. Le « Sois Fort » croit qu’il doit se débrouiller seul dans la vie. Par exemple, comme managers, nous pouvons ne pas favoriser l’autonomie de l’autre en faisant à sa place. Pour être solide comme un chêne, il est aussi indispen- sable de cacher tout ce qui pourrait être interprété comme une faiblesse : nos émotions par exemple. Et il peut ainsi nous arriver de nous déconnecter de ce qui nous rend prétendument vulnérable. Le roseau, qui semble fragile, est finale- ment plus résistant car souple, face à la tempête. Tous, nous pouvons être à la fois, chêne ET roseau. Avoir conscience de ses faiblesses, les accepter aveclucidité, puis les apprivoiser, nous rend plus d’autant plus fort. Cela est valable individuellement, mais aussi collectivement.

Le contexte actuel nécessite d’être innovant. Or, innover impose de quitter ses habitudes pour avancer en terres inconnues. La fragilité devient alors un levier d'innovation. Avouer ses fragilités, c'est aussi se rapprocher des autres et ainsi générer de la cohésion.
Je vous invite, chers lecteurs, à prendre le temps de relire cette fable, et que celle-ci soit un support à votre réflexion : En quoi suis-je un chêne ? Dans quelles situations être un chêne m’est positif ? Dans quelles situations me suis-je retrouvé « déraciné »? Que se passe-t-il si je montre une fragilité ? En quoi suis-je un roseau ? Dans quelles situations ai-je déjà montré une fragilité ? Que cela a-t-il apporté : à moi, à mon équipe ? Quelles sont mes fragilités d’aujourd’hui ? De quelles façons les utiliser pour développer créativité et cohésion ?
Bonne lecture et bonne réflexion !