Jean Caby : stop ou encore le 6 juin

Saint-Andre-lez-Lille. Liquidation ou reprise par un investisseur : l'avenir de Jean Caby et de ses 240 salariés sera scellé ces prochains jours.

Publié le 28/05/2018 par Olivier Ducuing / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

La justice commerciale sera allée vraiment au bout du possible dans le dossier Jean Caby. Après un premier sursis accordé en avril, le tribunal de commerce de Lille Métropole a offert un second délai de trois semaines, accepté par le ministère public, au leader français de la saucisse cocktail. La dernière audience interviendra le 6 juin pour trancher entre la liquidation judiciaire de ce fleuron agroalimentaire régional, et sa reprise. Le chas de l'aiguille est particulièrement étroit : malgré un projet très vertueux d'une nouvelle usine ultra-moderne à Comines – mais interrompu depuis novembre 2017, capable d'offrir des gains de productivité énormes, l'industriel est contraint aujourd'hui de produire dans une usine obsolète où chaque nouvelle commande lui coûte davantage qu'elle ne lui rapporte. Jean Caby, qui cumule déjà un passif de 17 M€, aggrave chaque mois ses pertes de l'ordre de 900 K€. Une situation intenable, qui a conduit au redressement judiciaire en décembre et aujourd'hui à un risque de clap de fin. Née en 1919, l'entreprise est menacée de ne jamais devenir centenaire.

Après de nombreuses marques d'intérêt, un seul repreneur a finalement présenté un projet au tribunal, que ce dernier a jugé suffisamment sérieux pour lâcher cet ultime sursis. Il s'agit d'un groupe français, qui serait majoritaire à 75% au côté d'Eric Steiner, qui avait racheté l'entreprise. La solution permettrait d'intégrer la dimension immobilière des deux sites de Saint-André (usine actuelle) et Comines et l'exploitation. Il lui fallait entre temps démontrer la solidité financière du dossier, et échanger avec les représentants du personnel, sur des concessions à accepter pour permettre la survie de la société. La perspective reste très incertaine, d'autant plus que le repreneur devra supporter les pertes d'exploitation pendant tout le temps de reprise puis d'achèvement du chantier de Comines. De source judiciaire, 18 mois seraient encore nécessaires pour finaliser le site de Comines. Néanmoins, Jean Caby dispose aussi de solides atouts : une très forte notoriété et une position de leader, ainsi qu'un carnet de commandes très soutenu, sans compter la mobilisation des salariés. Réponse imminente page34image16266656

O.D.