La blockchain et l'immobilier

"Etonnamment à l’heure du numérique, un bâtiment est dépourvu de sources informatives complètes sur son foncier, sa construction, ses dimensions, ses modalités d’entretien ou encore son accessibilité PMR".

Publié le 29/10/2019 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Alain Vamour, Associé du cabinet Bignon Lebray
Alain Vamour, Associé du cabinet Bignon Lebray

Etonnamment à l’heure du numérique, un bâtiment est dépourvu de sources informatives complètes sur son foncier, sa construction, ses dimensions, ses modalités d’entretien, son accessibilité PMR (personnes à mobilité réduite), sa conformité aux normes de sécurité, les impôts afférents, les consommations et charges, ses qualités thermiques... De telles données pourtant indispensables pour l’entretenir, le réparer après un sinistre, l’agrandir, le gérer, le vendre, etc. sont éclatées et souvent introuvables.

« Les Hypothèques » conservent l’historique foncier et les servitudes ; les notaires conservent les actes qu’ils ont régularisés ; les archives municipales détiennent parfois les anciens permis de construire ; les géomètres disposent des documents d’arpentage ; les bureaux d’études ont copie des analyses de pollution, des plans catiches et autres cavités ; les architectes et maîtres d’œuvre disposent notamment des études de conception ; les assureurs « décennale » connaissent les désordres de l’immeuble et la sinistralité des entreprises.

Sont en revanche souvent introuvables les cahiers des charges des anciens lotissements, les plans des réseaux, les contrats de construction, les plans d’exécution, les assurances décennales des entreprises, les comptes rendus de chantier, les études thermiques, les certificats de conformité, les PV des commissions d’accessibilité ou de contrôle incendie, la preuve des flux et consommations...

La blockchain permet pourtant de conserver sans risques, de falsification notamment, toutes ces données, et de les rendre accessibles, soit en open source (titres, permis de construire, impositions...), soit selon un accès qui serait par exemple réservé au propriétaire (données du système d’alarme, baux, financement, jugements...).

Ces données compilées permettraient d’analyser, par exemple sur la durée, la solidité d’un nouveau procédé constructif ou bien les rendements thermiques effectifs... et surtout de tout savoir sur l’état d’entretien, les désordres passés, les risques sanitaires, les aléas constructifs... d’un bâtiment.

Des données sont déjà numérisées, notamment pour les bâtiments conçus en BIM (Building Information Model) ou par les notaires lors des data-room. L’immeuble ainsi numérisé pourrait aussi prendre place dans une blockchain plus globale regroupant tous les systèmes d’information géographique (SIG) et toutes les données issues des smartcity (City Information Modeling). Pour que l’IA soit aussi l’acronyme de « Immobilier Accessible ».