La loi des 20/80 
valable en management ?

"Valoriser ce qui va bien, tout en maintenant l’exigence, ce n’est pas faire preuve de naïveté. C’est au contraire investir là où cela porte ses fruits. "

Publié le 11/07/2025 par Cabinet QuinteSens / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Pascaline De Ruyver, directrice associée Quintesens.
Pascaline De Ruyver, directrice associée Quintesens.

Et bien, si elle est couramment observée, j’ai bien envie de proposer d’inverser cette tendance.


En effet, je constate bien souvent chez les managers la tendance à passer 80 % de leur temps à gérer les 20 % des collaborateurs qui posent problème. 
Ceux qui râlent. Ceux qui ne respectent pas les règles. Ceux qui freinent les projets. Ceux qui sapent la dynamique collective. Tous ceux qui ne sont pas aux attendus, ne remplissent pas leurs objectifs, n’atteignent pas les résultats escomptés!

Et seulement 20% de leur temps est consacré aux autres; ceux qui s’impliquent, qui trouvent des solutions, qui portent l’équipe, prennent des initiatives et contribuent aux résultats. Ces collaborateurs discrets mais solides et engagés. Ceux qui, parce qu’ils «fonctionnent bien», n’attirent ni notre vigilance… ni notre attention.

La conséquence? Ce sont finalement les «meilleurs» qui se désengagent et quittent le navire.


Pourquoi ? Parce qu’ils ne se sentent pas considérés. Parce qu’ils donnent sans retour. Parce qu’à force de supporter les dysfonctionnements des autres, ils finissent par baisser les bras. Et quand ils partent, c’est souvent un vrai coup dur pour l’équipe… et pour le manager.

Pendant ce temps, les moins motivés restent. Et nous épuisent parce que nous passons un temps considérable à tenter de les convaincre d’adhérer au projet et aux valeurs alors que ceux-ci ne leur correspondent peut-être tout simplement pas ou plus. Lâcher-prise est sans doute la clé à ce moment-là, même si c’est difficile car nous ne pouvons pas abandonner l’exigence et sommes parfois obligés de passer du temps à recadrer pour éviter les sorties de route impactantes pour le reste de l’équipe. 
Sans compter qu’à force de tout donner à ceux qui résistent, nous perdons notre propre énergie. 
Et si on changeait de logique ?


Et si on choisissait de consacrer 80 % de notre temps à ceux qui s’engagent ? À leur offrir de la reconnaissance. À écouter leurs besoins profonds. À leur donner de vraies perspectives. À les former, les impliquer, les faire grandir.
Valoriser ce qui va bien, tout en maintenant l’exigence, ce n’est pas faire preuve de naïveté. C’est au contraire investir là où cela porte ses fruits. Là où l’impact est durable. Là où la motivation est contagieuse. Cela permet de travailler les points forts et développer la performance!

J’aime ce proverbe africain qui résume bien le sujet: «On ne tire pas une fleur pour la faire pousser. On l’arrose et on la laisse s’épanouir.»

Alors, à qui donnez-vous votre énergie aujourd’hui ? Et à qui voudriez-vous la donner demain ?