Le CETI s'offre un outil de recyclage unique en Europe

Avec sa nouvelle ligne semi-industrielle, le centre de Tourcoing souhaite accompagner les professionnels du textile dans la création de vêtements en fibres recyclées.

Publié le 27/09/2019 par Julie Kiavué / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Avec sa nouvelle ligne semi-industrielle, le centre de Tourcoing souhaite accompagner les professionnels du textile dans la création de vêtements en fibres recyclées.

Malgré le rachat de ses locaux fin juin par la MEL à hauteur de 10,3 M€, le Centre européen des textiles innovants reste fragile. Le CETI – pensé par les pros du textile avec la MEL et la Région pour en faire un centre de développement appliqué du non tissé de niveau mondial – mise en partie sur le recyclage pour s’offrir une nouvelle impulsion. Mi-septembre, il a inauguré son démonstrateur de recyclage de fibres courtes, sans équivalent en Europe d’après son dg Pascal Denizart. Nommé Recycling, il a vu le jour après deux ans de R&D et un investissement de 2M€ pour son parc machines. A partir de textiles usagés broyés et effilochés, l’outil recyclera mecaniquement les fibres pour en faire de nouveaux fils. Toutefois, le CETI souhaite se focaliser sur le coton. Lors de ses expérimentations, il a réussi à produire un fil 100% coton, supérieur à ce qui se fait actuellement puisque composé à 70% de fibres recyclées et à 30% de fibres vierges. Recycling a vocation à devenir le labo des professionnels de la filière pour la création de prototypes et de collections capsules. Sa capacité de production est de 100 kilos de fils par jour.

<img1#right#450/>Parmi les partenaires du démonstrateur : le filateur TDV Industries (Pays de la Loire), le constructeur de machines Laroche à Cours (Auvergne-Rhône-Alpes) mais aussi Adidas et les nordistes Okaïdi et Décathlon. L’enseigne de vêtements pour enfants testera au CETI la confection de tee-shirts en coton recyclé, en vue d’une collection complète commercia- lisée en 2020. De son côté, Décathlon lancera une présérie de pantalons de chasse et de chaussettes. « Notre volonté est de créer une nouvelle industrie locale dans une démarche d’économie circulaire », a déclaré Pascal Denizart. L’enjeu est important : on estime à horizon six ans la mise sur le marché de 600 000 tonnes de textiles (contre 200 000 tonnes il y a deux ans), dont seule la moitié sera collectée.