Le projet d'éoliennes devant la Côte d'Opale

"Le consortium décidera en 2025 de lancer ou non le chantier".

Publié le 27/10/2022 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

Alain Vamour, associé Bignon Lebray
Alain Vamour, associé Bignon Lebray

L’Etat a prévu d’implanter un parc éolien de 50 km2, avec 46 éoliennes, visibles à l’œil nu, de Dunkerque à Nieuport, s’agissant des plus grandes éoliennes au monde (300 mètres de haut), à 11 kilomètres des côtes. Large de 15 km, le parc ferait face aux plages du Nord (Malo, Leffrinckoucke, Zuydcoote et Bray-Dunes) et aux Dunes de Flandres, espace naturel labellisé « Grand Site de France ». Il serait « coincé » entre le port de Dunkerque à l’Ouest, la frontière belge à l’Est et le proche rail maritime, 2e détroit le plus emprunté du monde, avec 600 navires quotidiens (400 Nord/Sud et 200 Est/Ouest).

L’Etat a choisi le 14 juin 2019 un consortium franco-allemand, étonnamment dénommé « Eoliennes en mer de Dunkerque », pour construire et exploiter ce parc éolien pendant 30 ans, pour produire 600 MW. Une enquête publique en 2020 a été critiquée par la Commission Nationale du Débat Public (avis du 07.10.21). Ce projet, prévu sur une zone Natura 2000, est aussi réprouvé par le Conseil National de Protection de la Nature (avis du 6 juillet 2021).

Le consortium a néanmoins décidé, le 10 mai 2021, de lancer les études complémentaires nécessaires au projet.
Un projet hors normes, de 1,4 milliard € ,suppose des autorisations hors normes, telles que « le permis enveloppe », qui permet une évolution du projet sans permis modificatif. De plus, le consortium doit obtenir une autorisation environnementale, et une autorisation d’occuper le domainepublic maritime, avec les « éoliennes », fondées par monopieux, dans le tréfonds sous-marin. L’enquête publique, prévue en 2023, exposera l’impact du projet sur la flore et surtout la faune (poissons, cétacés et surtout les millions d’oiseaux migrateurs empruntant chaque année la voie du Détroit). Puis, le consortium décidera en 2025 de lancer ou non le chantier si, entre temps, les autorisations administratives sont obtenues et, en cas de recours, validées par les juges français et européens.

Ce projet soulève en effet la question de la conformité du droit français de l’environnement, au droit européen, protecteur aussi bien des espèces protégées que des intérêts des Etats voisins.

Prévu en un lieu unique, « où s’est fait l’histoire », comme le rappelle le site des « Dunes de Flandres », ce projet devra aussi démontrer sa compatibilité avec les impératifs économiques de la pêche et de la conchyliculture, du tourisme et de la plaisance et de la sécurité maritime.

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