«Limites planétaires» et «Economie du donut»

"Afin de retrouver une économie et des entreprises prospères, respectueuses de la planète et du développement humain, il est temps de proposer de nouveaux imaginaires entrepreneuriaux".

Publié le 29/03/2022 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

«En 2009, 29 scientifiques internationaux se sont réunis pour identifier les processus qui régulent la stabilité et la résilience du système terre. Ils ont proposé des seuils que l'humanité ne devrait pas dépasser, afin de vivre durablement dans un écosystème sûr et ne pas compromettre les conditions favorables à son développement. Ces seuils, appelés «limites planétaires» 1, sont au nombre de neuf et regroupent des notions comme l’acidification des océans, le changement climatique, l’utilisation de l’eau douce, la modification de l’occupation des sols, etc.

NOUS SOMMES EN 2022, et la 5ème limite planétaire vient d’être franchie. Il s’agit de la «pollution chimique introduite par les humains» (plastique, métaux lourds, composés radioactifs, etc.). Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme et certaines données font froid dans le dos : 350 000 types de produits chimiquesmanufacturés sont disponibles sur le marché, la production de plastique a augmenté de 79% entre 2000 et 2015, et la masse totale de plastiques sur la planète représente désormais plus du double de la masse de tous les mammifères vivants. Effrayant.

Dès lors, comment concilier une activité économique créatrice de valeur sociale (santé, éducation, logement, alimentation, énergie, etc.) et le non-dépassement de ces limites planétaires ? L’économiste britannique Kate Raworth a proposé en 2012 un nouveau cadre conceptuel, pour envisager une évolution prospère de nos modèles économiques : « l’économie du Donut » («Doughnut model 2»). Le cadre proposé par l’économiste suggère d’intégrer deux limites : une première, interne et sociale, qui constitue le socle vital de chaque humain ainsi que ses besoins physiologiques. La seconde limite, externe et environnementale, correspond aux neuf limites planétaires que nous ne devons pas dépasser. Au centre de ces deux limites, qui ont la forme d’un donut, se trouve un espace sûr et juste pour tous avec une économie régénératrice et redistributive. Afin de retrouver une économie et des entreprises prospères, respectueuses de la planète et du développement humain, il est temps de proposer de nouveaux imaginaires entrepreneuriaux, de nouveaux modèles de coopération avec nos parties prenantes, et de repenser nos modèles d’évaluation des performances mais aussi la place de nos entreprises dans la société.