Porketto gloutonne de nouveaux marchés

Wancourt. Après deux exercices éprouvants, le spécialiste du porcelet mise gros sur ses effilochés de viandes pour inverser la tendance. Avec en ligne de mire les 50 M€ de ventes 
en 2030.



Publié le 02/09/2025 par Julie Kiavué / Lecture libre / Temps estimé: 2 minutes

L’horizon s’éclaircit pour Porketto. Et le lourd souvenir de l’incendie dévastateur qui, au printemps 2020, réduisait en cendres son usine s’amenuise petit à petit. Les deux années suivant le sinistre ne font évidemment pas partie des plus fastes. Et les deux suivantes auront été des plus compliquées. Le dirigeant Freddy Braure juge même 2023 de « cru exécrable». D’abord en raison d’un manque important de sourcing des matières premières. Puis, d’une progression plus longue que prévu de la R|D de produits complémentaires, repoussant ainsi de trois ans leur commercialisation. Mais surtout, Porketto, qui venait tout juste d’inaugurer sa nouvelle usine de 8 000 m2, à l’issue d’un investissement colossal de 21 M€, a dû faire face, comme beaucoup d’autres, à une flambée des coûts énergétiques. Alors que l’accent a été mis sur les nouveaux engagements de transition écologique du site, l’entreprise familiale s’est résignée, de temps à autres, à couper son électricité et poursuivre l’activité avec des groupes électrogènes. Une solution parmi d’autres « pour éviter que nos factures ne soient multipliées par 11 », indique Freddy Braure. Qui souligne : « Un fois 11 obtenu après négociations de nos contrats ! On a tout fait pour ne pas l’atteindre. Sans quoi, l’électricité aurait absorbé 20% de notre chiffre d’affaires ».

La pression énergétique retombée l’an dernier, Porketto dit « ne plus souffrir ». La Pme wancourtoise rencontre toujours des barrières sur ses marchés d’approvisionnement mais le lancement de ses nouveaux produits l’aide à sortir la tête de l’eau. Son dirigeant envisage ainsi « un retour à la bonne espérance» dès cette année. Avec sa cinquantaine de salariés, il vise les 17 M€ de ventes (+13% sur un an). Porketto réalisait aux alentours de 12 M€ de chiffre d’affaires avant son sinistre et avait cumulé 7 M€ de ventes l’année de celui-ci.

+35% par an

D’ici à la fin de l’année, Porketto nourrira le marché B to B de ses effilochés de porc, de bœuf ou bien de poulet. Des produits concoctés sous la marque Cooketto pour répondre à la demande du QSR (Quick Service Restaurants), des chaînes de restauration, de la restauration commerciale et sociale ou encore des freezers centers telle Maison Thiriet. Le rêve de Freddy Braure : les 50 M€ en 2030, avec 25 personnes supplémentaires. « Il nous faut croître de 35% chaque année pour y arriver », précise-t-il. « On a l’usine taillée pour porter cette ambition ». Le dirigeant prévoit 1 M€ d’investissement au niveau du process pour avoir, à terme, une unité autonome.

En parallèle, Porketto planifie son arrivée en GMS avec des produits spécifiques, pour l’heure commercialisés au Benelux. L’export représente 15 à 20% des ventes. C’était le double avant l’incendie, qui a de facto amputé Porketto d’une dizaine d’agréments d’exportation vers des pays tiers. Que Freddy Braure entend bien récupérer.