TG Griset : une renaissance à la chinoise

KPMG et Nord France Invest ont réalisé entre avril et septembre 2025 une enquête qualitative auprès de douze entreprises à capitaux étrangers basées en région, pour analyser leur impact sur le territoire. Tout au long de l’année, Eco121 publiera les témoignages de ces entreprises pour en décrypter le modèle de développement et d’interaction territoriale. Aujourd’hui, focus sur TG Griset, producteur de laminés en cuivre et alliages à Villers-Saint-Paul (Oise).

Publié le 02/12/2025 par Equipe Eco121 / Lecture libre / Temps estimé: 3 minutes

Dans les années 2000, l’entreprise familiale de produits laminés en cuivre et en alliage comptait 300 salariés. En 2016, après avoir été cédée à deux reprises, et sous les vents mauvais des cours des métaux et 
des taux de change, Griset était placée en liquidation judiciaire. Après six mois de fermeture, l’industriel de 
Villers-Saint-Paul, non loin de Nogent-sur-Oise repart sous les auspices du groupe chinois Tongling Nonferrous Metals Group (TNMG), sous le nouveau nom TG Griset. Le groupe asiatique s’intéresse à la valeur technologique de Griset, qu’il connaît déjà pour avoir eu recours à son ingénierie unique en matière d’équipements. La reprise de TNMG est très prudente puisque TG Griset redémarre avec seulement 12 salariés, tandis que sa nouvelle maison-mère, dont elle est la seule implantation en Europe, est un géant de 
40 000 salariés.

Une reprise très mesurée donc, mais efficace : dès 2020, le site retrouve la rentabilité, l’activité remonte en charge, les recrutements aussi. Chaque année, l’intégralité des bénéfices est réinvestie dans l’outil et le stock. Une nouvelle fonderie est déployée. Et cette année, TG Griset aura produit 
7 000 tonnes avec 68 salariés, et continue à se moderniser pour prolonger ses 260 ans d’existence. « En 2026, nous investirons dans un nouveau four qui nous permettra à la fois de gagner en productivité et de réaliser des produits plus techniques », annonce David Derache, directeur général du site, qui souligne la très grande autonomie de la société au sein du groupe. TG Griset a aussi surfé sur la poussée initiale des véhicules électriques, beaucoup plus consommateurs de ses produits cuivrés plats que les voitures thermiques (80 kilos par véhicule contre 20 kilos). Or l’industrie automobile représente 75% de son activité. Même si le rythme de développement de l’électromobilité est moins rapide que prévu, l’entreprise regarde aujourd’hui l’avenir avec confiance, en ouvrant son spectre vers d’autres secteurs comme l’aéronautique, et vers de nouveaux marchés comme l’Allemagne.

Cap sur les 10 000 tonnes

TG Griset a écrit un projet à horizon cinq ans qui vise une production de 
10 000 tonnes, qui ferait passer les effectifs à environ 80 personnes. Sachant que le site, qui dispose de réserves foncières, est capable de monter en régime jusqu’à 15 000 tonnes. Ce challenge permanent n’est pas sans obstacles. L’entreprise souligne la lourdeur administrative française qui pèse de la même façon sur une pme industrielle que sur un grand groupe. Les recrutements sont aussi un défi important. « C’est très délicat car il n’y a pas de formation technique de conducteur de ligne et des process. On recrute et on forme en interne, avec des formations spécifiques que nous avons développées pour chaque poste », précise David Derache. Enfin, le directeur général observe que le fait d’appartenir à un groupe non français le rend éligible à très peu d’aides publiques. « Oui, on appartient à un groupe, mais la valeur ajoutée est française et les emplois sont français », insiste-t-il.

TG griset en bref

Siège : Villers-Saint-Paul (60)

Activité : laminés 
en cuivre et alliages

Production :
7 000 tonnes

Effectifs : 68